Au moins huit morts dans des violences en Côte d'Ivoire
Plus le temps passe, et plus la situation en Côte d'Ivoire évoque la cocotte minute prête à exploser. Jusqu'ici, les violences ont été contenues tant bien que mal, mais pour la première fois depuis le second tour de l'élection présidentielle dimanche dernier, la situation a significativement dégénéré à Abidjan.
L'attaque d'un bureau du parti de l'un des candidats, Alassane Ouattara dans le quartier populaire de Yopougon, a fait au moins huit morts et une quinzaine de blessés. Le bilan a été confirmé par une source policière et par un responsable local du RDR de Ouattara.
Des hommes équipés d'armes automatiques ont assailli la permanence pendant le couvre-feu de cette nuit. Une cinquantaine de personnes s'y trouvaient , attendant, en vain, la proclamation des résultats. “Les gens à l'intérieur ont hurlé et les hommes armés ont commencé à tirer”, a raconté un habitant du quartier. Yopougon est connu pour être un bastion du président-candidat Laurent Gbagbo, l'adversaire de Outtara.
Le pays, mal remis de la guerre civile qui a suivi la mort de Félix Houphoüet-Boigny, retient son souffle, car l'évènement peut faire dégénérer une situation tendue. La Commission électorale indépendante (CEI) n'a toujours pas annoncé officiellement les résultats, malgré l'expiration du délai légal de proclamation. Un porte-parole avait tenté de le faire, mais des partisans de Gbagbo se sont rués sur lui et ont déchiré les feuilles qu'il portait.
Le président Laurent Gbagbo, qui se représente, a théoriquement terminé son mandat depuis cinq ans. Les partisans de son rival, Alassane Outtara craignent qu'il ne tente de voler le scrutin, alors que ceux de Laurent Gbagbo redoutent de le perdre. La France a de nouveau demandé ce matin que les résultats de l'élection soient proclamés.
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