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Euro 2016: des migrants africains et des Algériens s'affrontent à Tamanrasset

La finale de l’Euro 2016 a donné lieu à des affrontements entre un groupe de migrants africains et de jeunes algériens à Tamanrasset (1. 921 km au sud d’Alger). Ce n’est pas la première fois que des échauffourées opposent ressortissants africains et locaux en Algérie.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Migrants nigériens en attente de leur explusion (Boufarik, 2014) (FAROUK BATICHE / AFP)

Dix blessés selon l’agence officielle APS, soixante selon d’autres sources. La capitale du Sud algérien, Tamanrasset, s’est embrasée dimanche soir (10 juillet 2016) lors de la finale de l’euro-2016 jusqu’à lundi en début d’après-midi. Des jeunes du quartier de Gataâ El-Oued à Tamanrasset se font affrontés avec des ressortissants africains vivant dans le même quartier. Selon des sources locales citées par l’APS, la confrontation a éclaté suite à un différend ayant opposé les deux parties autour de la rencontre finale de l'euro-2016 de football avant de s'étendre à des quartiers limitrophes.
 
Selon le chef de sûreté de Tamanrasset, ces affrontements n’ont aucune connotation raciste et n’ont «aucune motivation religieuse, ni ségrégationniste.» «Tout est parti d’une altercation entre un migrant et un jeune du quartier», explique pour sa part le quotidien Liberté qui note que des maisons des Subsahariens ont été saccagées.

 
Les autorités algériennes veulent à tout prix éviter un embrasement général. Les forces de l'ordre ont évacué, dans un premier temps, les ressortissants africains des quartiers sensibles. «Des dispositions ont été entreprises sur le terrain pour empêcher que ne se reproduisent ce genre de conflits au niveau des quartiers concernés, éviter tout contact entre leurs jeunes et les migrants africains, en plus de prendre en charge les besoins élémentaires de ces Africains en situation de séjour illégal sur le territoire national», affirme le patron de la sûreté de Tamanrasset.

De pays de transit, l’Algérie est devenue une destination de migrants, notamment subsahariens. Le rêve de l’eldorado européen s’ensable dans le Sud de l’Algérie ou devient cauchemar sur le littoral. L’Algérie n'est plus, pour ces migrants, fuyant la guerre et/ou la famine, qu'une destination par défaut. «L’Algérie n’est sans doute pas l’Eldorado rêvé par les jeunes qui quittent le Sahel, mais ils pourraient faire contre mauvaise fortune bon cœur. A condition que la population ne les repousse pas, que les autorités assument leurs responsabilité», note le site de gauche Libre Algérie.


Ce n’est pas la première fois que des échauffourées opposent migrants et population locale en Algérie. «Le phénomène tend à se reproduire, un peu partout, dans les grandes villes du sud algérien. En mars dernier, de violents affrontements ont éclaté, à Ouargla (…). 545 ressortissants originaires du Niger, de Gambie, du Sénégal, de Guinée, du Tchad, de Côte d'Ivoire et du Cameroun, ont été acheminés vers le centre de rétention de Tamanrasset, en vue de leur expulsion vers leur pays d'origine. Le même mois, la cité Innara, de Béchar, a connu des échauffourées entre autochtones et ressortissants de pays africains squattant des locaux publics», rappelle Le Quotidien d’Oran

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