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Forum Chine-Afrique : Pékin va chercher un supplément de croissance en Afrique

Aux nombreux chefs d'Etat africains venus assister au Forum Chine-Afrique à Johannesburg, Pékin a annoncé un beau cadeau de Noël: une aide de 60 milliards de dollars. Mais le ralentissement de l'économie chinoise pèse sur la croissance africaine. De plus en plus dépendants économiquement, la Chine et l’Afrique veulent relancer leur grand deal : infrastructures contre matières premières.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Forum de coopération Chine-Afrique les 4 et 5 décembre 2015 à Johannesburg (Ihsaan Haffejee/Anadolu Agency)

Co-présidé par Xi Jinping et Jacob Zuma, ce premier sommet Chine-Afrique sur le sol africain revêt une importance cruciale pour la presse sud-africaine. La baisse des cours des matières premières, due au ralentissement de l’économie chinoise, a fait fondre les revenus des pays africains. La chute des cours du pétrole pèse sur le Nigéria, l'Angola, et le Gabon. La Zambie à perdu 50% de ses recettes d’exportation après la baisse des cours du cuivre. «Nous devons trouver d'autres produits à exporter vers la Chine», a affirmé la ministre zambienne du Commerce Margaret Mwanakatwe. Même l’Afrique du Sud, à l’économie plus diversifiée, reste très dépendante des cours de l’or, du platine et du titane, qui représente l’essentiel de ses exportations. Conséquence de cette mauvaise conjoncture, la dette des pays africains explose, elle vient de retrouver ses plus hauts niveaux d'avant 2006 (année des annulations de dettes).

La technologie chinoise s'expose à Johannesburg
Résultat, les pays africains sont encore plus dépendants aujourd'hui de la Chine pour financer leurs routes ou leurs centrales thermiques. Des infrastructures que les entreprises chinoises se proposent justement de construire. A Johannesburg, Pékin a promis 60 milliards de dollars sur trois ans aux pays africains.

La Chine, forte de ses réserves en devises, propose des prêts avantageux aux pays qui achètent le savoir-faire chinois. Et cela tombe bien, la technologie chinoise s'expose depuis jeudi à Johannesburg. Trains à grande vitesse, aviation civile, centrale nucléaire et matériel militaire sont présentés aux visiteurs d'un salon qui accompagne ce sommet Chine-Afrique.

Maquette du train à grande vitesse chinois présenté au Forum Chine-Afrique de Johannesburg. (photo Michel Lachkar)

«Le message de la Chine est clair» explique le responsable du salon. «Elle a rattrapé son retard technologique sur l’Occident, et elle propose des crédits bon marché». Autrement dit: «Pékin cherche en Afrique un relais de croissance pour ses grands groupes de travaux publics».
 
"L'Afrique attend la Chine comme le messie" 
Selon un journaliste sud-africain qui couvre l'événement: «L’Afrique attend la Chine comme le messie. Elle est prise dans les mailles du filet: elle achète à crédit, des technologies chinoises avec de l’argent chinois». Trois mille entreprises chinoises sont présentes sur le marché africain. Elles ont construit 5.600 km de voie ferrée et 4.500 km de routes, des ports, des barrages, des ponts et des centrales thermiques. Et tout reste à faire. L'Afrique s'en remet à la Chine pour se moderniser.

Le 2 décembre 2015, le président sud-africain Jacob Zuma a signé plusieurs contrats avec son homologue chinois pour un montant de 7 milliards de dollars. La veille, les banques chinoises s'étaient montrées généreuses avec un autre pays d'Afrique, le Zimbabwe, et lui avaient accordé un prêt de 1,5 milliard de dollars. «Robert Mugabe, très isolé sur la scène internationale, a trouvé un Père Noël en la personne de Xi Jinping» a écrit le journal sud-africain Business Report.

De son côté, Pékin s'est dit intéressé par le diamant et le nickel zimbabwéens. Ce prêt de 1,5 milliard de dollars servira notamment à financer une nouvelle centrale à charbon de 600 MW. Ce gros contrat, signé en pleine COP 21, intervient deux jours après le discours volontaire du président Xi Jinping à Paris, décidé à ne pas contrarier outre mesure les besoins de croissance de la Chine.
 

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