En Afrique du Sud, première grande exposition sur le cannabis
En septembre, la justice sud-africaine a décriminalisé l’usage récréatif du cannabis.
En Afrique du Sud, la première grande exposition sur le cannabis du continent vient d’avoir lieu à Pretoria. C’est également la première exposition depuis que la justice sud-africaine a décriminalisé l’usage récréatif du cannabis, en septembre. La culture à grande échelle et le cannabis médical ne sont toujours pas complètement autorisés mais des réformes se préparent. Malgré la décriminalisation, les fumeurs sud-africains ne pouvaient toujours pas se procurer de marijuana lors de ce salon. Il n’était pas dédié aux centaines de milliers de fumeurs quotidiens sud-africains.
Un législation en plein chantier
Dans les allées on croise plutôt des professionnels de différents secteurs, principalement agricole et médical. Sur les stands, on trouve des engrais agricoles, des crèmes de massages, de l’huile ou encore des boissons énergisantes à base de cannabis. La législation est en plein chantier et encore très floue. En septembre, la justice a décidé de décriminaliser le cannabis récréatif. Mais attention, seulement dans l’espace privé. Donc ni marijuana, ni coffee shop dans les rues de Johannesburg. Pour le cannabis thérapeutique, la situation est tout aussi floue. Les médicaments sont prescriptibles mais sujet à de nombreuses restrictions qui découragent les patients et les docteurs de faire les démarches. Le paradoxe sud-africain c’est aussi son industrie pharmaceutique et agricole : autorisée à produire des médicaments ou planter des hectares de cannabis mais uniquement destinés à l’export.
La pression des investisseurs
Le salon peut changer beaucoup de choses. Car les investisseurs font pression, que ce soit les syndicats agricoles, le corps médical ou les représentants de l’industrie pharmaceutique. Par exemple, la plus grande exploitation de cannabis sativa au monde a été plantée dans la région du Kwazulu-Natal, dans le sud du pays. Pour l’ingénieur Peter-William Nel, déjà implanté au Malawi et au Zimbabwe, il y a tout à faire sur le marché en Afrique du Sud.
Il y a de quoi faire de l’argent. Le cannabis sera vendu comme le café ou le tabac. En Afrique, il y a un risque de privatisation du marché à cause des hauts coûts de production. Donc les prochaines années seront intéressantes
Peter-William Nel, ingénieurà franceinfo
Ce qui pourrait décider les autorités sud-africaines, c’est le profit économique. Le petit royaume voisin du Lesotho a été le premier à légaliser le cannabis en Afrique et depuis fait fortune, par exemple en vendant à plus de 50 000 euros les permis d’exploitation aux sociétés étrangères.
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