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En Afrique du Sud, le marché aérien gros porteur d'espoir

Une étude de l’Association du transport aérien international (IATA) du 11 juillet 2019 prévoit que le marché aérien sud-africain doublera de taille ces vingt prochaines années. Mais le secteur devra pour cela accepter de se réformer.

Article rédigé par franceinfo Afrique
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L'aéroport international de Tambo à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 17 octobre 2017. (GULSHAN KHAN / AFP)

Les chiffres sont plus qu'encourageants. Pour l'IATA, une organisation professionnelle internationale de compagnies aériennes qui a publié le 11 juillet une étude sur le marché aérien sud-africain, ce dernier est porteur de grands espoirs : il pourrait, s'il le désire, doubler de taille au cours des vingt prochaines années. Mais le gouvernement sud-africain doit auparavant accepter de modifier sa stratégie en matière de concurrence et mener des réformes jugées "essentielles".

Prospère, mais peut mieux faire

"Il y a de quoi être fier de tout ce que l’aviation (sud-africaine) a réalisé ici", déclare dans l'étude Alexandre de Juniac, directeur général de l'IATA. Avec 20,9 millions de passagers qui ont voyagé en provenance et à destination de l’Afrique du Sud en 2017, le marché aérien sud-africain est prometteur. L’aviation et le tourisme représentent une valeur ajoutée brute de 9,4 milliards de dollars par an (8,3 milliards d'euros) et constituent 3,2% du PIB sud-africain. Le secteur fournit également 472 000 emplois dans le pays. Des chiffres robustes, qui devraient augmenter d'ici à vingt ans. L'étude indique ainsi que le marché sud-africain pourrait d'ici 2037 générer 23,8 millions de voyages de plus, près de 372 000 emplois supplémentaires et rapporter au pays 20,2 milliards de dollars.

Des réformes en profondeur 

L'IATA a identifié trois domaines dans lesquels l’action gouvernementale peut permettre à l’aviation de poursuivre sa croissance et générer encore plus de bénéfices. D'une part, réformer les lois sur l'immigration, qui avaient été durcies après l'arrivée au pouvoir du président Jacob Zuma, en 2014. D'autre part, réduire les taxes et les impôts qui augmentent le coût des affaires dans le pays. Enfin, mettre en place une stratégie harmonisée en ce qui concerne les politiques des transports et de l’aviation, en les plaçant au cœur de son économie.

Car l'Afrique du Sud, comme beaucoup de ses voisins africains, souffre aujourd'hui de la concurrence internationale. La principale compagnie aérienne du pays, South African Airways, bat de l'aile depuis des années et ne tient debout qu'à coups de subventions. Ses pertes successives ont obligé le gouvernement à mettre une fois de plus la main à la poche en mars 2019 et à lui octroyer un crédit de 360 millions de dollars (320 millions d'euros).

Les compagnies aériennes privées, de leur côté, ne parviennent que très difficilement à respirer, étouffées par un environnement protectionniste dans lequel le gouvernement les maintient. Une solution, donc : l'Etat sud-africain doit accepter d'ouvrir son ciel à la concurrence et de réformer en profondeur son marché aérien.

Les réformes des politiques gouvernementales visant à promouvoir les affaires, le commerce, les investissements et le tourisme sont essentielles pour tirer le meilleur parti du transport aérien, au profit de la population et de l'économie sud-africaine.

Alexandre de Juniac

IATA

L'expansion à prévoir de ce marché et tous les espoirs qu'elle représente pour l'avenir sont le miroir de la libéralisation du ciel africain. Depuis janvier 2018, date où l'Union Africaine a annoncé sa volonté de créer un marché unique du transport aérien africain (MUTAA) d'ici 2063, l'Afrique bascule progressivement vers l'Open Sky. Le but est de contrer les compagnies étrangères, qui contrôlaient jusque là 75% du trafic aérien entre le Continent et le reste du monde.

Par ailleurs, la mise en œuvre toute récente de la zone de libre-échange continentale (ZLEC) par l'Union Africaine sera également susceptible de bénéficier à long-terme au marché aérien sud-africain. Mais le pays en profitera d'autant plus s'il met en place, dès aujourd'hui, les politiques et cadres juridiques favorables au commerce.

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