Cet article date de plus de trois ans.

Afrique du Sud : les filets anti-prédateurs, une menace pour la survie des requins

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié

La province du KwaZulu-Natal est l'une des principales destinations du tourisme balnéaire du pays.

Chaque année, plus de six millions de visiteurs sont recensés dans la province du KwaZulu-Natal. Pour préserver les baigneurs d’éventuelles attaques de requins et sauvegarder l’industrie du tourisme implantée sur le front de mer, les autorités sud-africaines ont mis en place un système de filets. Mais ce dispositif suscite des nombreuses critiques de la part des écologistes et des professionnels de la mer.

10 photos de Michele Spatari illustrent ce propos

Dans les années 1950 en Afrique du Sud, une série d'attaques mortelles de requins a fait déserter les plages de la province du KwaZulu-Natal. La sortie en 1975 du film "Les dents de la mer " n’a pas arrangé les choses.    (MICHELE SPATARI / AFP)
Pour faire revenir les touristes et les baigneurs, des filets anti-requins ont été installés sur plus de 300 km de côtes s’étendant au nord et au sud de Durban. 37 plages en sont aujourd’hui équipées. Ressemblant à de banals filets de pêche de 200 mètres de long sur 6 mètres ancrés, ces dispositifs de protection sont pourtant très controversés car ils tuent indifféremment requins, dauphins, tortues, baleines ou dugongs.    (MICHELE SPATARI / AFP)
Si depuis 67 ans aucune attaque mortelle n'est à déplorer dans ces zones désormais protégées, la peur des squales mangeur d'hommes s’est installée durablement dans les esprits. Pourtant, seules cinq espèces de requins, sur plus de 400 recensées, sont réputées dangereuses pour l'homme, requins-bouledogues et requins-tigres en tête.    (MICHELE SPATARI / AFP)
Cette sécurité a un prix. Chaque année, au moins 400 requins, dont une cinquantaine faisant partie des espèces menacées, comme les grands requins blancs et les requins-marteaux, meurent dans ces filets, reconnaît le KwaZulu-Natal Sharks Board, l'organisation qui gère ces dispositifs dans la région.      (MICHELE SPATARI / AFP)
En 2019, 690 animaux ont été capturés dans ces filets anti-prédateurs. Mais "beaucoup ont été relâchés en vie", assure Matt Dickens, le directeur scientifique du Comité requins qui ajoute : "Ca représente moins de 10% du nombre d'animaux capturés par le secteur de la pêche."    (MICHELE SPATARI / AFP)
Mais pour Walter Bernardis, ancien professeur reconvertit en guide touristique, pionnier des plongées avec les requins, ces filets anti-prédateurs" sont les mailles de la mort. Tout ce qui passe la tête dedans va mourir", déclare-t-il à l’AFP.    (MICHELE SPATARI / AFP)
Gary Snodgrass, un plongeur expérimenté qui encadre les excursions et emmène les touristes nager avec les requins, cité sur Africanews, déclare : "Nous avions l'habitude d'appeler notre excursion ‘la plongée au requin-tigre’ mais nous avons dû modifier son nom car aujourd'hui cela n'a plus vraiment de sens. Pour être honnête, nous croisons désormais très rarement des requins-tigres. Au cours des deux dernières années, l'espèce a malheureusement diminué de façon spectaculaire."    (MICHELE SPATARI / AFP)
Ces filets n'empêchent pas les gros requins de s'approcher des plages. Rien ne les empêche en effet de passer sous ou à côté de ces filets. Beaucoup sont même pris dans les mailles lorsqu'ils quittent la zone de baignade, affirment les plongeurs professionnels.    (MICHELE SPATARI / AFP)
Déjà victimes de la destruction de leur habitat, les requins sont aussi menacés par la surpêche et le commerce juteux de leurs ailerons. Huit espèces sur les quelque 400 répertoriées sont désormais protégées par la Convention internationale sur le commerce d'espèces sauvages menacées d'extinction (Cites). Mais la terreur qu'ils génèrent éclipse souvent leur déclin. Si les attaques de requins sont rares, elles sont très médiatisées. Seule une centaine d’attaques ont été confirmées dans le monde en 2019, selon l'Université de Floride qui les répertorie.    (MICHELE SPATARI / AFP)
Pour Jean Harris, directrice de l'ONG sud-africaine Wild Oceans, c'est "l'état d'esprit des gens" qui doit changer. Il est urgent d’avoir un autre regard sur ces animaux car leur disparition entraînerait un déséquilibre dans l'écosystème marin, soulignent les militants environnementaux et scientifiques. Ces super prédateurs jouent un rôle majeur dans la régulation de la population des fonds marins.      (MICHELE SPATARI / AFP)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.