Afrique du Sud. Les mineurs grévistes bravent l'ultimatum de la direction
Seul un travailleur sur quatre a repris le travail lundi matin à la mine de Marikana, où 34 mineurs ont été tués par la police jeudi.
AFRIQUE - La menace du licenciement ne leur fait pas peur. Après la mort de 34 mineurs grévistes, tués par la police, jeudi 16 août en Afrique du Sud, seul un travailleur sur quatre a repris son poste lundi 20 août au matin à la mine de Marikana, dans le nord du pays, ce qui n'a pas empêché la reprise du travail. La direction avait pourtant fait savoir, dimanche, que les grévistes qui refuseraient de recommencer à travailler lundi s'exposeraient à "un possible licenciement". Cet ultimatum a finalement été reporté à mardi.
"Ils peuvent nous virer s'ils veulent, nous ne retournons pas au travail. [Le président Jacob] Zuma doit fermer cette mine", a affirmé l'un des mineurs, s'adressant à ses collègues au cours d'un rassemblement sur le terrain vague qui a accueilli les grands regroupements de ces derniers jours. De leur côté, les dirigeants des syndicats se sont réunis pour décider de la conduite à tenir dans cette mine de platine qui emploie plus de 30 000 personnes. Les mineurs, en grève depuis le 10 août, réclament un triplement de leur salaire (1 250 euros mensuels contre 400 euros actuellement).
Des mineurs devant la justice
Ce lundi est également le premier jour d'une semaine de deuil national décrétée par le président Zuma, en mémoire des 44 personnes mortes à Marikana. Dix hommes, dont deux policiers, ont été tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux. La fusillade de jeudi a fait ensuite 34 morts et 78 blessés, alors que 259 personnes ont été arrêtées.
Certains mineurs doivent comparaître lundi pour "différentes charges, dont meurtre, tentative de meurtre, vol à main armée, violence publique", a indiqué le porte-parole de la police.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.