Afrique du Sud : suspension de l'inculpation des mineurs de Marikana
Machine arrière toute ! Après l'inculpation
jeudi des 272 mineurs, les procureurs ont annoncé aujourd'hui que "les accusations
définitives ne seront prononcées qu'une fois terminées toutes les
investigations. Les inculpations de meurtre contre les 270 suspects actuels
seront formellement retirées à titre provisoire devant la cour" , a annoncé
Nomgcobo Jiba, directeur des poursuites judiciaires.
La mise en cause
des mineurs grévistes en vertu d'une loi issue de l'apartheid a profondément
choqué l'opinion sud-africaine. Cette loi anti-émeutes de 1956, toujours en
vigueur et très prisée du temps de l'apartheid prévoit que soit inculpée pour
meurtre toute personne arrêtée sur le site d'une fusillade impliquant la
police, que les victimes soient des policiers ou non.
"Nous sommes tous
surpris et troublés par la stratégie juridique (du parquet)"
(parlementaire du Congrès national africain)
Le président Jacob Zuma,
qui cherchera à se faire réélire à la tête de l'ANC en décembre, a lui été
accusé par ses adversaires d'être plus intéressé par une bonne entente avec le secteur
minier et les syndicats puissants qu'avec de simples mineurs de fond.
Si le président est resté silencieux,
le ministre de la Justice est lui monté au front. "Il ne fait aucun doute que cette décision a entraîné un choc, de
la panique et de la confusion parmi les membres de la communauté et la
population sud-africaine en général. Il m'incombe dès lors de tirer les choses
au clair" , a-t-il déclaré dans un communiqué.
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