Un camp de misère, perdu dans la montagne à quatre heures de route de la grande ville d'Hérat, dans l'Ouest de l'Afghanistan. Ici, pas de talibans, pas d'ONG, mais des femmes et des enfants qui tentent de survivre. La seule richesse, ce sont les petites filles, et beaucoup sont à vendre. Amina, 10 ans, a été vendue il y a trois mois pour environ 2 300 dollars. "J'ai vendu ma fille à cause de la famine et de la pauvreté", dit sa mère. Le mari, âgé de vingt ans de plus qu'elle, doit venir la chercher dans quelques semaines. Il n'y aura pas de mariage, il l'emmènera de force.La vente des enfants aurait doublé depuis un anDans les maisons de torchis se succèdent des histoires plus terribles les unes que les autres. Les familles sont affamées, endettées. Une autre femme survit avec moins de 50 centimes par jour. Avec trois enfants, un bébé de 5 mois, une petite fille handicapée et Sabera, 5 ans, qu'elle a vendue 500 dollars à un couple qui ne peut pas avoir d'enfants. Il est difficile de mesurer l'ampleur du phénomène, mais dans ces petits villages de montagne, la vente des enfants aurait doublé depuis un an.