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Afghanistan : la fraude électorale dénoncée grâce à Facebook
Alors que les premiers résultats de l’élection présidentielle donnent Abdullah Abdullah vainqueur du premier tour, les plaintes pour fraude se multiplient. Grâce aux réseaux sociaux, plusieurs vidéos qui en témoignent font le tour du web.
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Sur une vidéo postée le 9 avril sur Youtube et intitulée «Dr. Ghani corruption in 2014 election», un groupe de jeunes hommes tamponnent frénétiquement des bulletins de vote, en majorité pour Ashraf Ghani mais également pour Abdullah Abdullah, l’ancien ministre des affaires étrangères.
Pour Nader Mohseni, le porte-parole de la Commission des fraudes électorales, «la majorité de ces vidéos qui circulent sur les médias sociaux ont été enregistrées dans des endroits où le gouvernement n’a pas accès. Nous allons donc [les] regarder de près.» La Commission a déjà reçu près de 1900 plaintes mais estime tout de même que cette élection est « moins frauduleuse » que le scrutin de 2009.
Fraude généralisée
Pour s’assurer une réélection dès le premier tour, l’équipe d’Hamid Karzaï avait eu recours à des fraudes massives, principalement dans le sud et l’est du pays. Libération rapportait en août 2009 que les observateurs de la FEFA (Free and Fair Election Foundation of Afghanistan) avaient remarqué des cas d’ «électeurs munis de plusieurs cartes et votant au nom de femmes, des votes de mineurs, et quelques cas de bourrage des urnes».
Une vidéo publiée dans un article du Guardian témoigne d’une autre forme de fraude : deux hommes apportent dans un bureau un livre de vote dont toutes les pages sont déjà remplies en faveur du président sortant.
En août 2009, la Commission des fraudes électorales avait reçu 2500 plaintes . Interrogé deux mois plus tard sur ce sujet par la chaîne américaine ABC News, M. Karzaï affirmait : «Il ne fait aucun doute que des erreurs ont été commises, malgré cela l’élection a été légitime.»
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