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Afghanistan : l'accès à l'université interdit aux femmes sur décision des talibans

Les jeunes filles étaient déjà privées d'enseignement secondaire, dans un pays où l'éducation devient progressivement réservée aux hommes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des étudiantes de l'université de Kaboul (Afghanistan), le 13 octobre 2022. (WAKIL KOHSAR / AFP)

Un immense pas en arrière pour l'éducation des Afghanes. Les autorités talibanes ont annoncé mardi 20 décembre que les universités afghanes étaient désormais interdites aux jeunes femmes, déjà privées d'enseignement secondaire en Afghanistan depuis l'accession au pouvoir des fondamentalistes islamistes en août 2021. Une décision brutale qui, malgré les condamnations internationales, entre en vigueur immédiatement.

Sur décision du ministère de l'Enseignement supérieur, l'éducation universitaire des femmes est en effet suspendue "jusqu'à nouvel ordre" et toutes les universités du pays (publiques et privées) ont été informées par courrier. Le porte-parole du ministère, Ziaullah Hashimi, qui a tweeté la lettre, a également confirmé l'ordre de fermeture des facultés aux filles pour une durée indéterminée. Aucune explication n'a été fournie pour le moment pour justifier cette décision.

Tollé sur la scène internationale

Mardi, plusieurs pays se sont insurgés face à cette nouvelle attaque contre la liberté des femmes à apprendre et à se former. Les Etats-Unis, par la voix de Ned Price, le porte-parole du département d'Etat américain, ont condamné dans les "termes les plus fermes" cette interdiction jugée "barbare".

De leur côté, les Nations unies se sont dites "profondément préoccupées" a déclaré mardi Ramiz Alakbarov, représentant spécial adjoint du chef de l'ONU pour l'Afghanistan. "Le refus de l'éducation non seulement viole l'égalité des droits pour les femmes et les filles, mais aura un impact dévastateur sur l'avenir du pays", a commenté le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui s'est dit "profondément alarmé".

Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont graduellement instauré des mesures liberticides à l'encontre des femmes. Ecartées de la vie publique puis des établissements d'éducation, ces dernières sont également bannies de la plupart des emplois publics ou payées une misère pour rester à la maison. Elles n'ont pas le droit non plus de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et doivent se couvrir d'une burqa ou d'un hijab lorsqu'elles sortent de chez elles.

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