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Afghanistan : des négociations de paix historiques entre le gouvernement et les talibans débutent à Doha

Le gouvernement afghan et les talibans sont réunis à Doha, au Qatar, pour des négociations de paix aussi historiques que complexes. Un règlement rapide semble peu probable, tant les positions de départ sont éloignées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo (au centre), assiste à l'ouverture des négociations entre les talibans et le gouvernement afghan, le 12 septembre 2020 à Doha (Qatar). (KARIM JAAFAR / AFP)

C'est historique. Le gouvernement afghan et les talibans ont entamé, samedi 12 septembre, à Doha (Qatar) des négociations de paix historiques en présence du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo. Ces pourparlers ont été retardés de six mois en raison de désaccords profonds sur un échange de prisonniers controversé entre rebelles et gouvernement. Ils interviennent au lendemain du 19e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, qui ont entraîné l'intervention internationale menée par les Etats-Unis ayant chassé les talibans du pouvoir en Afghanistan.

Les deux camps doivent trouver un moyen "de faire aller le pays de l'avant pour réduire les violences et accéder aux demandes des Afghans : un pays réconcilié avec un gouvernement qui reflète une nation qui n'est pas en guerre", a déclaré Mike Pompeo, à la veille des pourparlers. Le secrétaire d'Etat doit participer à l'ouverture des négociations puis est attendu plus tard samedi à Chypre. Le président américain Donald Trump, dont la réélection en novembre est incertaine, est lui déterminé à mettre fin coûte que coûte à la plus longue guerre de l'histoire des Etats-Unis.

Des objectifs inconciliables

Mais un règlement rapide du conflit semble peu probable et la durée des négociations n'est pas connue. Les talibans ont réitéré leur volonté d'instaurer un système dans lequel la loi serait dictée par un islam rigoriste et ne reconnaissent pas le gouvernement de Kaboul, qualifié de "marionnette" de Washington. Le gouvernement du président Ashraf Ghani insiste de son côté pour maintenir la jeune République et sa constitution, qui a consacré de nombreux droits, notamment pour les minorités religieuses et les femmes qui seraient les victimes principales d'un retour aux pratiques en vigueur sous le joug des talibans.

La question de l'échange de prisonniers (quelque 5 000 talibans contre un millier de membres des forces afghanes) prévu par un accord historique entre les talibans et les Etats-Unis conclu en février à Doha avait constitué un premier obstacle. Après des hésitations, les autorités afghanes ont fini par relâcher les 400 derniers insurgés et plusieurs pays, dont la France et l'Australie, avaient protesté contre leur libération. L'émissaire des Etats-Unis pour l'Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a défendu vendredi depuis Doha "une décision afghane difficile mais nécessaire (...) pour ouvrir les négociations".

Le conflit afghan a tué des dizaines de milliers de personnes, dont 2 400 soldats américains, poussé des millions d'autres à fuir, et coûté plus de mille milliards de dollars à Washington.

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