Afghanistan : élection présidentielle sous tension
Les bureaux de vote ont ouvert ce matin en Afghanistan, sous haute surveillance - sans incident notable pour l'instant. Mais les talibans ont promis de perturber le scrutin, par tous les moyens. Ils ont déjà mené pas mal d'actions sanglantes pendant la campagne, sans empêcher les candidats de tenir leurs meetings - on pense à l'attaque de l'hôtel Serena à Kaboul, ou à la mort de la photographe allemande d'Associated Press vendredi.
Des centaines de milliers de policiers et soldats sont mobilisés aujourd'hui dans tout le pays. 300.000 observateurs afghans sont également déployés, contre les fraudes. Les menaces n'ont pas découragé les Afghans : rapidement, des centaines de personnes faisaient la queue devant l'entrée des bureaux de vote.
Le vainqueur connu à l'automne ?
Huit candidats sont en lice, pour succéder à Hamid Karzaï, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat. Trois de ses anciens ministres font figure de favori : Zalmai Rassoul, le candidat du président sortant ; Ashraf Ghani, un économiste réputé ; Abdullah Abdullah, opposant arrivé en seconde position en 2009 lors de la précédente présidentielle.
Quoi qu'il en soit, on ne connaîtra pas le nom du nouveau président avant plusieurs mois. Les résultats du premier tour, aujourd'hui, seront publiés le 24 avril. Le temps que 3.000 ânes rapatrient vers Kaboul les urnes en provenance des zones montagneuses les plus difficiles d'accès. S'il faut un second tour, ce sera le 28 mai... Du coup, les résultats pourraient être communiqués à l'automne.
Un tel délai laissera peu de temps à Kaboul et Washington pour conclure un pacte de sécurité, permettant le maintien de quelque 10.000 soldats américains après 2014, après le départ des dernières troupes de l'Otan. Karzaï s'est toujours opposé à ce pacte, mais les trois favoris se sont engagés à le signer. Sans ce pacte, les militaires afghans se retrouveraient seuls pour combattre les talibans.
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