Adly Mansour, un juge quasi anonyme à la tête de l'Egypte
Son visage n'est jamais apparu sur les pancartes des manifestants place Tahrir, la majorité des Egyptiens ne connaissent pas son nom. La plupart ont vu cet homme à la carrure massif et aux cheveux blanc pour la première fois jeudi, lors de sa prestation de serment rentransmise à la télévision.
Mais l'anonymat de Adly Mansour explique peut-être pourquoi l'armée égyptienne l'a choisi pour prendre provisoirement la tête du pays. Le successeur de Mohamed Morsi est une figure neutre, idéale pour faire face aux temps troublés qui attendent l'Egypte.
Selon le général Abdel Fattah al-Sissi, à la tête du ministère de la Défense, son rôle sera "d'établir un gouvernement fort de diversifié " . Il devra également contribuer à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Aucune date d'élection n'ayant pour le moment été fixée, on ne sait pas combien de temps l'ancien magistrat occupera cette fonction de président par intérim.
Etudiant à l'ENA, magistrat sous Moubarak
Adly Mansour a 67 ans. Père de trois enfants, il a étudié deux ans en France, à l'Ecole nationale de l'Administration. Diplômé en 1977, il est ensuite revenu en Egypte, pour y entamer une longue carrière judiciaire sous le règne de Hosni Moubarak.
Il a exercé dans des tribunaux religieux, encadrés par l'Etat égyptien, où il émettait des fatwas ou des décrets, mais aussi dans des cours civiles et criminelles. En 1992, il entre à la Cour suprême constitutionnelle.
Désigné président de la Haute cour constitutionnelle à la mi-mai, il n'a pris ses fonctions à la tête de cette institution que le 1er juillet, et n'aura donc pas eu le temps de s'éterniser dans ses nouvelles fonctions. Adly Mansour a également pris part à la rédaction de la loi supervisant les élections présidentielles de 2012, qui ont amené Mohamed Morsi au pouvoir.
Des rapports compliqués avec les Frères musulmans
Durant le mandat de Mohamed Morsi, les Frères musulmans se sont opposés à de multiples reprises au Conseil Constitutionnel, n'ayant jamais réussi à prendre le contrôle du pouvoir judiciaire.
Lors de sa prestation de serment jeudi, Adly Mansour a eu un mot pour la confrérie musulmane, assurant qu'ils faisaient "partie de la nation " et qu'ils étaient invité à coopérer à l'édification de l'Egypte. "Personne ne sera exclu, et s'ils répondent favorablement à cette invitation, ils seront les bienvenus ", a-t-il déclaré.
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