A El Minya, les coptes attaqués déblayent les ruines de leur quartier
Les chrétiens coptes constituent 10 % de la population égyptienne de 85 millions d'habitants. Ils cohabitent avec les musulmans, dans les différentes provinces, depuis des siècles, et sont victimes de violences quotidiennes, surtout dans le sud du pays.
Ces dernières semaines, en marge des affrontements entre partisans et adversaires de Mohamed Morsi, les attaques se sont multipliées, notamment contre les églises et propriétés chrétiennes, au point d'atteindre un niveau de violence jamais recensé contre cette communauté. D'après l'Union des jeunes de Maspero, une oranisation copte, 38 églises ont été incendiées et 23 autres partiellement détruites dans tout le pays, depuis le début des violences.
La situation semble particulièrement grave dans le gouvernorat de Minya, en Haute-Égypte. Les habitants coptes s'y sentent "assiégés".
Pas de "guerre de religion"
Les tensions religieuses sont puissantes, dans la ville d'El-Minya, où le centre jésuite a été détruit. Mais tous refusent de parler d'une "guerre de religion ". "Depuis toujours les gens ont vécu ensemble, les chretiens et musulmans, la question religieuse est hyper sensible on peut facilement peut exciter les gens ", explique un prêtre.
Si les auteurs de ces incendies sont inconnus, certains accusent les Frères musulmans. Mais attention "aux images relayées par la télévision ", explique le prêtre d'El-Minya. "On a détourné vers une question confessionnelle, pour détourner l'attention du politique ".
Certains accusent les Frères musulmans d'avoir lancé les attaques. Presque invisibles dans la ville, ils habitent dans les petits villages aux alentours. "C'est comme si c'était le quartier général des islamistes ici ", explique un habitant.
L'importance de la vengeance
"Je comprends pourquoi ils faisaient ça. Leurs dirigeants étaient arrêtés, eux aussi. Le gouvernement était en train de les tuer. La violence, engendre la violence", explique Mutapha, un habitant proche des Frères musulmans ". C'est important pour nous, la violence ", conclut-il.
Une violence que la plupart des habitants d'El-Minya redoutent, et que la population craint particulièrement.
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