A 24 heures d'intervalle, Sarkozy se contredit sur le nucléaire libyen
Décembre 2007. Mouammar Kadhafi est
en visite en France et l'on se souvient qu'il a planté sa tente dans les
jardins de l'hôtel Marigny, résidence officielle des hôtes de France.
Le 10 décembre, au cours d'une conférence de presse, le président Sarkozy
annonce que "la France
signera des contrats de collaboration pour une usine de dessalement de l'eau de
mer avec un réacteur nucléaire ". Un document distribué à la presse évoque même
la fourniture "d'un ou plusieurs réacteurs pour le dessalement d'eau de
mer".
Le 21 octobre 2010, quelques mois seulement avant la révolution du
peuple libyen, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi est en Libye, où il
signe avec Tripoli un accord de coopération commerciale. Le texte recouvre les
secteurs des transports, de la santé, de la construction, des hydrocarbures,
mais également l'énergie nucléaire civile.
"Non" sur France Inter, "oui" sur RMC
Invité de France Inter mardi matin, Nicolas Sarkozy dément qu'il ait "jamais
été question de vendre une centrale (nucléaire) à M. Kadhafi",
avec lequel il affirme n'avoir pas "frayé".
Réinterrogé ce matin, sur le même sujet, sur RMC, le
président-candidat admet cette fois l'existence d'un tel projet : "Une
usine de dessalement d'eau de mer, qu'ils n'ont jamais voulue, qu'ils n'ont
jamais faite et pour laquelle les discussions n'ont jamais commencé",
explique le chef de l'Etat. Avant d'ajouter : "Ce projet est resté
à l'état de projet, pour une raison absolument simple, c'est que quelques mois
après M. Kadhafi s'est enfermé dans une forme de folie destructrice".
Entre la conférence de presse de l'hôtel Marigny et le début de la chute de
Kadhafi, il s'est cependant écoulé plus de trois années.
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