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28e édition de Visa pour l’image, le festival indispensable

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Du 27 août au 11 septembre 2016, Perpignan accueille, comme chaque année depuis 1989, la nouvelle édition du festival Visa pour l'Image, l’une des plus importantes manifestations de photojournalisme.

Crise des migrants, chasseurs d'ivoire, sans-abris brésiliens, homosexuels africains, drogue en Argentine, eau à Gaza… Géopolis vous propose de découvrir quelques-uns des reportages présentés lors de cette 28e édition.
 
Cette année, le photographe Aris Messinis qui a remporté de nombreux prix dont Bayeux-Calvados des Correspondants de guerre est l’invité d’honneur. 

Avec ce reportage, le photographe (lauréat du Prix de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik 2016) a pendant trois ans suivi  les jeunes de Slavoutytch, la ville la plus jeune d’Ukraine, née de cette catastrophe, construite au milieu d’une forêt, à 40 km de la centrale accidentée. On peut retrouver ce travail dans un livre «L'Ange Blanc» publié par les Editions Noir sur Blanc. «Je voulais raconter de la manière la plus intime et la plus honnête possible le passage à l’âge adulte dans une ville dont l'existence est limitée dans le temps», explique-t-il dans la «Tribune de Genève» (interview de Fabrice Gottraux). (Niels Ackermann )
Lauréat du Visa d’or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge 2016, le photographe raconte le destin de jeunes soldats, certains démobilisés, d’autres toujours embrigadés par des groupes armés illégaux. Un quart à la moitié de ces 6.000 mineurs sont des filles.    (Juan Arredondo )
A travers ce reportage, le photographe nous montre la face sombre du Brésil où des millions de personnes vivent dans la précarité. Ces bâtiments qui devaient à l’origine constituer une copropriété pour classes moyennes sont aujourd’hui occupés par des «Sem Teto», les sans-abri. Alors que le pays a dépensé des milliards en infrastructures pour accueillir les JO 2016, ces constructions où vivent 300 familles dans des conditions totalement insalubres, sont laissées à l’abandon. Un livre est disponible (Edition Lammerhuber).  (Peter Bauza)
Photographier les migrants, les réfugiés et les déplacés, témoigner des déplacements massifs de population en Bosnie, au Kosovo, en Croatie, ou pendant les deux guerres du Golfe, mais aussi en Sierra Leone, en Somalie, en Irak et en Afghanistan est le travail de Yannis Behrakis depuis 25 ans. Elu photographe de l'année par «The Guardian», il a couvert pour l’agence Reuters l’arrivée de  réfugiés en Grèce, un travail récompensé par «le prix Pulitzer de la photo d'actu» 2016. «Je le crois de tout mon cœur que le photojournalisme et le journalisme entre de bonnes mains peuvent rendre le monde meilleur», dit-il lors d’une interview traduite sur «Grèce Hebdo». (Yannis Behrakis )
Pendant 13 ans, le photojournaliste a enquêté sur cette drogue consommée principalement par des adolescents. Fortement addictif, ce mélange de résidus de cocaïne et de substances toxiques sévit principalement en Amérique du Sud. Valerio Bispuri s’est intéressé au cheminement complet (de la production à la consommation) de ce produit et à tous les acteurs de ce trafic : fabricants, revendeurs et consommateurs. (Valerio Bispuri )
En 2015, une épidémie de Zika s’est déclarée au Brésil et s’est rapidement propagée sur tout le continent américain. Ce virus, transmis par les moustiques, peut être à l’origine de la microcéphalie, une malformation congénitale rare caractérisée par une tête anormalement petite et de graves lésions cérébrales. Des milliers d’enfants nés au Brésil depuis l’apparition de ce fléau en sont atteints. Beaucoup de femmes enceintes qui ont contracté le virus se font avorter. Felipe Dana s’est rendu dans le Nordeste, une région pauvre où se situe l’épicentre de l’épidémie, pour rencontrer des familles parmi les premières touchées par cette maladie. ( Felipe Dana )
Ce reportage est issu d'une commande du Parlement européen souhaitant saisir sur pellicule le sort des femmes réfugiées dans l'Union européenne et en faire un outil de communication. En 2015, la moitié des de 850.000 migrants, qui ont tenté de gagner la Grèce depuis les côtes turques, sont des enfants et des femmes. Ces dernières font face à davantage de discrimination et de violence que les hommes. Dans «Polka magazine», Marie Dorigny explique à la journaliste Elisa Mignot que «la seule consigne (du Parlement européen) était de me concentrer sur les femmes des trois nationalités qui peuvent obtenir l’asile dans l’Union européenne, c’est-à-dire les Syriennes, les Irakiennes et les Afghanes.»  (Marie Dorigny )
Durant la guerre, 40% du réseau d’eau et des infrastructures ont été détruits ou abîmés. 96% de l’eau de l’aquifère côtier qui passe sous Gaza est polluée. Laurence Geai a voulu témoigner du partage inéquitable de l’eau entre Israël, la bande de Gaza et la Cisjordanie car l’Etat hébreu contrôle la quasi-totalité des ressources en eau. Selon un rapport détaillé de la Banque mondiale, un Israélien dispose en moyenne de 4 fois plus d’eau qu’un Palestinien. 450.000 colons israéliens en Cisjordanie utilisent plus d’eau que 2,3 millions de Palestiniens. En 2016, l'Union européenne et l'Unicef construisent une usine de dessalement d'eau de mer dans la bande de Gaza.  (Laurence Geai)
Depuis 2003, les Kurdes construisent en Irak un Etat parallèle, le Kurdistan. Tandis que l’invasion de la coalition menée par les Etats-Unis plongeait l’Irak dans la violence, cet endroit semblait en effet offrir un havre de prospérité et de stabilité. Mais depuis l’avancée de Daech, la chute des cours du pétrole et le bras de fer avec Bagdad ont porté un coup à l’économie kurde. Le reportage de Yuri Kozyrev a été diffusé sur le site du «National Geographic».
  (Yuri Kozyrev )
Lorsque Daech s’est emparé de Mossoul (juin 2014), la plus grande ville du califat autoproclamé et de la plaine de Ninive, de nombreux habitants sont restés. Certains par choix, d’autres parce qu’ils n’ont pas pu partir. Mais la terreur imposée par le groupe djihadiste ainsi que la crainte de vastes offensives menées par l’armée irakienne et les forces kurdes appuyées par la coalition internationale les poussent aujourd’hui à fuir. L’étau se resserre. Au péril de leur vie, au Sinjar ou dans les environs de Mossoul, ces familles traversent les lignes de front pour rejoindre les zones libérées. Elles sont parmi les rares à témoigner du quotidien sous le joug de l’Etat islamique. (Frédéric Lafargue )
Un petit pourcentage des Bakhtiaris sont des pasteurs nomades. Mais 70% d’entre eux ont disparu au cours du siècle dernier, suite à la sédentarisation imposées par les divers gouvernements, à la modernisation et aux conditions climatiques. Ce reportage de Catalina Martin-Chico raconte le combat de ceux qui malgré les défis croissants de la vie nomade refusent d’y renoncer (Catalina Martin-Chico )
Pendant près d’un an, les médias du monde entier ont eu les yeux braqués sur l’île grecque de Lesbos, en mer Egée, une île de seulement 85.000 habitants où plus d’un demi-million de réfugiés et migrants ont débarqué. Beaucoup se sont noyés avant d’achever leur voyage, et pour les autres, impossible de faire marche arrière car il ne leur reste plus rien dans leur pays natal. «J’ai couvert la guerre en Syrie. J’ai assisté à la mort d’enfants et de bébés. La situation ici est tout aussi dure sur le plan émotionnel, si ce n’est pire. Voir des bébés et des enfants mourir à leur arrivée, des corps noyés qui s’échouent sur les côtes de mon pays, un Etat de l’Union européenne, après que ces gens ont fui la guerre, ce n’est pas facile à gérer pour moi», raconte le photographe à Marion Mertens («Paris Match»).  (Aris Messinis)
Cinq ans après l’indépendance du Soudan du Sud, les affrontements déclenchés par un bras de fer politique en décembre 2013 ont jeté sur les routes 2,5 millions de personnes. Des combats ont éclaté entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de l’ancien vice-président Riek Machar. La violence, la famine et la maladie ont fait basculer le pays dans une catastrophe humanitaire. Ces photographies témoignent du sort de ces civils touchés par la guerre. «Pour la photo qui m'a valu le prix de la photo World Press, on a dû suivre les soldats de l'armée du Sud-Soudan qui avançaient vers le Nord», raconte Dominic Nahr dans une longue interview réalisée par Bruno Bayley pour Vice. Ce reportage a été commandé par Médecins sans frontières. (Dominic Nahr )
Ekifire est le terme en luganda (langue parlée en Ouganda) que le président Yoweri Museveni  a utilisé pour parler des homosexuels lors d’un rassemblement saluant l’avènement d’une loi promulguée en 2014, durcissant la répression de l'homosexualité. Avoir des relations sexuelles entre adultes de même sexe est considéré comme un délit, voire un crime, dans 77 Etats du monde. C’est ce qu’Amnesty International appelle l’homophobie d’Etat. En Afrique, où plus de trente pays disposent de lois répressives, l’homosexualité est ignorée, instrumentalisée ou stigmatisée par des gouvernements arguant que la population ne veut pas de «ces gens-là» pour des raisons culturelles. Ce serait une pratique déviante importée d’Occident, totalement étrangère au continent africain. Depuis des années, Frédéric Noy documente la vie des LGBTI dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est où, quelle que soit la législation en vigueur, la mort sociale guette les membres de cette communauté.
  (Frédéric Noy )
Si la guerre en Afghanistan ne fait plus la une des journaux, elle continue de fait rage. En 2015, davantage de membres des forces de sécurité afghanes sont morts que de soldats étrangers durant toute la guerre. Les talibans contrôlent désormais une plus grande partie du territoire qu’en 2001, lorsqu’ils ont été renversés. Depuis 2013, le photographe australien Andrew Quilty, basé à Kaboul, couvre le conflit dans plus de la moitié des 34 provinces du pays. Il a été nommé Photographe de presse de l’année au Prix Nikon-Walkley 2014 pour l'image d'une petite fille soignée dans un hôpital en Afghanistan. Il raconte…
  ( Andrew Quilty)
Prix Canon de la Femme Photojournaliste 2015 soutenu par le magazine «ELLE», la photographe poursuit un projet entrepris en 2012, sur le quotidien des institutions pour adultes handicapés mentaux dans les provinces russes. Selon les statistiques officielles de 2013, il en existe plus de 1.000 en Russie, qui accueillent quelque 150.000 patients, dont 50.000 qui étaient précédemment placés dans des orphelinats pour enfants handicapés mentaux et sont désormais reçus dans ces structures d’accueil permanentes, les «internats».  (Anastasia Rudenko -)
Les éléphants d’Afrique sont menacés par les braconniers qui convoitent leur ivoire. Mais depuis quelques années, plusieurs groupes terroristes du continent se livrent également au braconnage pour se financer : l’Armée de résistance du Seigneur, dont le théâtre d’opérations est à cheval sur plusieurs pays, la Séléka de la République centrafricaine, les Janjawids du Soudan, et les rebelles des FDLR dans le parc national des Virunga. Ce reportage pour le «National Geographic» de Brent Stirton porte sur la violence dont sont victimes les éléphants et les populations avoisinantes, et sur la poignée de courageux chargés de protéger ces animaux. ( Brent Stirton )

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