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135 personnes portées disparues ont été retrouvées réfugiées sur des hauteurs dans la zone dévastée par le tsunami

"Les secouristes ont retrouvé certains des disparus sur des hauteurs sur l'île de Pagaï du Nord," a indiqué un responsable des secours, ajoutant que le bilan des disparus s'établissait désormais à 163 personnes contre 298 auparavant.Un tsunami a provoqué lundi la mort d'au moins 413 personnes sur l'archipel des Mentawaï, dans l'océan Indien.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Maison détruite sur l'une des îles de Mentawai, proches de la côte occidentale de Sumatra (AFP - RUS AKBAR)

"Les secouristes ont retrouvé certains des disparus sur des hauteurs sur l'île de Pagaï du Nord," a indiqué un responsable des secours, ajoutant que le bilan des disparus s'établissait désormais à 163 personnes contre 298 auparavant.

Un tsunami a provoqué lundi la mort d'au moins 413 personnes sur l'archipel des Mentawaï, dans l'océan Indien.

Sur cet archipel très peu développé, les opérations de secours sont rendues difficiles par une météo très perturbée, avec une mer forte et des pluies, et par le manque de bateaux, le seul mode de transports permettant de relier les villages de pêcheurs qui ont été rasés par les vagues géantes.

Lundi 25 octobre, des vagues de 3 mètres de haut ont dévasté une dizaine de villages côtiers de l'archipel des Mentawaï, au large de l'île de Sumatra, l'une des zones les plus menacées par les séismes en Indonésie. Le volcan Merapi est entré de nouveau en éruption jeudi et reste très menaçant.

Les secours et l'aide ont commencé à arriver dans les zones les plus affectées des Mentawaï. Un navire transportant de la nourriture, de l'eau et des médicaments a débarqué jeudi matin à Sikakap, sur l'île de Pagaï du nord, où l'absence de routes en bon état et de communications freinait les secours, a constaté un photographe de l'AFP.

Dans le port, des centaines d'habitants étaient soignés, essentiellement pour des plaies provoquées lors du passage des deux vagues géantes successives qui ont pénétré jusqu'à 600 mètres à l'intérieur des terres. Tous ont décrit la brutalité de la catastrophe, le tsunami ayant frappé une dizaine de minutes seulement après le tremblement de terre de magnitude 7,7 alors qu'il faisait nuit et qu'il pleuvait.

Un système sophistiqué et coûteux d'alerte avait été installé le long de la côte de Sumatra à la suite du tsunami de décembre 2004, qui avait tué plus de 220.000 personnes dans plusieurs pays d'Asie. Mais les autorités reconnaissent qu'il n'est pas disponible dans les Mentawaï, où de nombreux villages n'ont pas l'électricité, et qu'il ne fonctionne pas parfaitement.

A plus de 1000 km des Mentawaï, la population a rendu un dernier hommage aux victimes de l'éruption du volcan Merapi, l'autre catastrophe naturelle ayant frappé l'Indonésie les jours précédents. Une vingtaine des 32 morts ont été enterrés ensemble. Le bilan humain aurait été bien plus élevé sans l'ordre d'évacuation de 19.000 personnes habitant sur les pentes du volcan lancé lundi par les autorités.

La colère du volcan
Le volcan Merapi, situé sur l'île de Java et qui culmine à 2914 m d'altitude, est le plus actif d'Indonésie. Il est de nouveau entré en éruption jeudi, deux jours après avoir provoqué la mort d'au moins 34 personnes. Il a envoyé des nuages de fumées toxiques et de cendres jusqu'à 1,5 km de haut et le long des pentes du volcan, qui sont densément peuplées car très fertiles. Aucune nouvelle victime n'a été recensée.

Le volcan Mérapi (le 26-10-2010) AFP - CLARA PRIMA

Les autorités avaient relevé à son maximum lundi le niveau d'alerte face à un risque d'éruption imminente et ordonné l'évacuation de 19.000 personnes habitant sur les pentes. Mais nombre d'entre elles, des agriculteurs pour la plupart, ont refusé l'évacuation. Elles ont choisi de s'occuper de leurs bêtes ou des cultures.

Au total, plus d'un million de personnes vivent sous la menace d'une explosion de son dôme de lave, des nuées ardentes et des lahars (coulées de boues). La population locale est habituée aux colères du Mérapi qui entre en éruption tous les quatre ou cinq ans, un rythme court pour un volcan. 68 éruptions ont été recensées depuis le milieu du XVIe siècle, dont certaines dévastatrices, comme en 1930 (1400 morts) et 1994 (60 morts). Sa dernière colère remonte à juin 2006 quand deux personnes avaient trouvé la mort.

Un tremblement de terre, suivi d'un tsunami
Un séisme de magnitude 7,7 s'est produit lundi soir, à une profondeur de 14,2 km au large de l'île de Sumatra. S'en est suivi "un tsunami significatif", selon l'observatoire géologique américain (USGS). Des vagues de trois mètres ont dévasté des villages côtiers de l'archipel des Mentawaï et l'eau a pénétré jusqu'à 600 m à l'intérieur de l'île de Pagaï Sud, atteignant les toits de certaines habitations.

Les opérations de secours étaient difficiles du fait de l'isolement de ces îles, difficiles d'accès et privées de communications.

La côte ouest de Sumatra est considérée comme une région à risques élevés car elle est située dans une zone de subduction, où les plaques tectoniques indo-australienne et eurasienne se rapprochent à la vitesse de cinq à six centimètres par an. Les segments de cette faille craquent les uns après les autres. Le 26 décembre 2004, un séisme de 9,3 avait provoqué un tsunami dévastateur qui a fait au moins 168.000 morts en Indonésie et des dizaines de milliers d'autres autour de l'océan Indien. Il y a un peu plus d'un an, le 30 septembre 2009, Padang et sa région avaient été frappés par un séisme de 7,6, qui a entraîné la mort d'un millier de personnes et provoqué d'importants dommages.

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