Un séisme a touché, lundi 6 février, le sud de la Turquie et la Syrie. Le bilan est lourd : plus de 4.300 personnes ont trouvé la mort dont 2 921 en Turquie, selon l'organisme public de gestion des catastrophes et plus de 1 440 en Syrie, et pourrait s'aggraver dans les heures et les jours qui viennent. Les secousses de ce tremblement de terre de magnitude 7,8 ont été ressenties jusqu'en Egypte et en Irak, et même jusqu'à Groenland, selon des scientifiques danois. Le séisme est le plus important à avoir frappé la Turquie depuis 1999, année où un tremblement de terre de même magnitude avait dévasté Izmit et la région très peuplée de la mer de Marmara, près d'Istanbul, faisant plus de 17 000 victimes. >> Suivez en direct les dernières informations sur le séisme en Turquie et en Syrie L'épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans le sud-est de la Turquie, à 60 km environ à vol d'oiseau de la frontière syrienne. Selon l'institut sismologique américain USGS, le tremblement de terre a eu lieu à 4h17 heure locale, à une profondeur d'environ 17,9 km. Quelque cinquante répliques ont été enregistrées en Turquie, selon l'agence gouvernementale de gestion des catastrophes. Le calcul de la magnitude du séismeLa magnitude correspond à l'énergie libérée au foyer d'un tremblement de terre. Cette énergie dépend de la longueur de la faille notamment. Pour la mesurer, c'est un peu compliqué : il existe plusieurs échelles de magnitude en fonction de la nature du séisme. Ainsi, la fameuse échelle de Richter n'est en réalité plus utilisée par les spécialistes : celle-ci n'est étudiable qu'en Californie, pour le type de séismes que le sismologue américain Charles F. Richter étudiait. Bien que très utilisée, elle est depuis remplacée par des échelles de magnitude qui mesurent l'énergie libérée par un séisme. Ainsi, pour les très gros séismes comme celui en Turquie et Syrie, on utilise ce qu'on appelle la "magnitude du Moment". Elle est calculée à partir de différents sismogrammes réliés entre eux, installés à la surface de la Terre. Ces stations permettent d'analyser toutes les ondes émises dans toutes les directions et à partir de là de calculer la puissance du séisme.Seismic waves from the M7.8 (USGS) earthquake in Southern Turkey crossing Europe. Each dot is a seismic station. (GMV) https://t.co/6cY0RObbXv pic.twitter.com/SHbdkxQXzD— Nahel Belgherze (@WxNB_) February 6, 2023Attention : cette échelle n'est pas régulière, c'est-à-dire que lorsqu'on passe de l'échelon 7 à l'échelon 9 par exemple, le séisme est en réalité 1 000 fois plus important. A noter également qu'il ne s'agit pas d'une échelle fermée, bien qu'il y a peu de séisme enregistrés au-delà de 9. Il y a celui survenu au Japon en 2011, ou du Chili en 1960 avec 9,5 de magnitude.Enfin, afin d'avoir une idée concrète de la puissance du séisme qui a frappé lundi le sud de la Turquie et la Syrie, une magnitude 7,8 représente une demi-journée d'énergie consommée en France par les habitants et les sites industriels.L'évaluation de l'intensité du séismePour résumer, il s'agit des effets du séisme que ce soit sur le paysage ou sur les dégâts ressentis par la population. Dans ce cas, il existe aussi une échelle, et en Europe, on utilise tous la même. Elle comporte 12 degrés qui vont de la "secousse imperceptible" à la "catastrophe généralisée". >> Séisme en Turquie et en Syrie : "Je ne pouvais pas marcher, les murs ont commencé à craquer", raconte un habitant En France, le Bureau central sismologique évalue l'intensité. Après un tremblement de terre, il distribue des questionnaires aux habitants et leur demande par exemple s'ils ont vu des objets trembler ou ce qu'ils ont entendu. Avec ces informations, le bureau sismologique établit ensuite une carte de l'intensité.Il peut ainsi y avoir un tremblement de terre de grosse magnitude, mais très peu ressenti, tel qu'un séisme profond qui aura une très faible intensité en surface. Ce qui va jouer aussi dans ce cas précis, ce sont les roches que traversent les ondes. Ainsi, les roches plutôt molles comme le sable ou l'argile vont moins bien freiner les secousses du tremblement de terre que les roches solides comme le grès, par exemple. L'intensité du séisme sera alors beaucoup plus importante.