Plan de résilience pour l'eau : le prix de l'eau va "bien sûr" augmenter dans les Pyrénées-Orientales, prévient Christophe Béchu

"On est face à une ressource qui est rare et avec des sous-investissements", justifie le ministre qui présente mercredi son "plan de résilience pour l'eau" à Canet-en-Roussillon.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Roussillon
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Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, le 6 mai 2024. (ANDRE PAIN / EPA)

Le prix de l’eau va "bien sûr" augmenter dans les Pyrénées-Orientales, prévient le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, mercredi 22 mai sur France Bleu Roussillon.

Le ministre doit détailler son "plan de résilience pour l'eau" à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) dans la journée. Il va présenter notamment sept projets d'aménagements pour adapter le département à la raréfaction de l'eau. Ces projets vont recevoir dix millions d'euros d’aides de l'État, soit "50% du financement", notamment pour intensifier la réutilisation des eaux usées.

Un réseau défaillant

Parallèlement, les investissements vont nécessiter une augmentation du prix de l'eau dans ce département. "On est face à une ressource qui est rare et avec des sous-investissements, décrit Christophe Béchu. En faisant un petit effort, mais en le faisant dans la constance et dans la durée, vous vous donnez une capacité d'investissement extrêmement importante."

"On a des problèmes de lutte contre les fuites, justifie Christophe Béchu. En France, en moyenne, un litre d'eau sur cinq est perdu dans les fuites. Dans beaucoup de communes [des Pyrénées-Orientales], on n’est pas à un litre sur cinq, on est à un litre sur trois, avec un réseau qui est défaillant et dans lequel il n'y a eu globalement pas suffisamment d'investissements au cours des dernières années."

Quelques euros de plus par mois

Selon lui, l'augmentation du tarif de l'eau est donc nécessaire et logique. "Il faut bien se rendre compte des travaux de ce type. Ils construisent des canalisations pour 50 à 60 ans, poursuit le ministre. Donc il ne s’agit pas de tout faire en une année, il s’agit d’avoir un rythme de renouvellement qui vous permette demain d'arrêter de jeter une ressource qui devient de plus en plus précieuse", analyse Christophe Béchu.

Le ministre estime qu'ailleurs "en France, on a un prix de l'eau un peu plus élevé. On est [dans les Pyrénées-Orientales] globalement 30% en dessous des prix qui existent dans le reste de la France. Il faut comprendre que ça peut sembler une somme qui est faible, parce qu’on discute de quelques euros par foyer et par an. Mais à la fin, ces euros-là, ils sont ceux qui permettent d'aller rembourser les emprunts que vous faites sur des longues périodes et ils vous permettent d’investir sur le réseau".

Selon le ministre, cette augmentation de tarifs évitera "à terme de se retrouver avec des coupures ou avec des difficultés".

"Je veux bien croire que tout est indispensable, mais il n'y a pas grand-chose de plus indispensable que l'eau."

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique

à franceinfo

Une augmentation de 20 à 30% des tarifs "ça représente quelques euros par mois". "Je ne dis pas que ce n'est rien, je dis qu'à la fin, s'il faut aller acheter des bouteilles en plastique dans le supermarché à côté parce qu'on n'a plus d'eau dans le robinet et qu'on n’a pas fait les investissements, en termes de pouvoir d'achat vous le sentez davantage passer que le fait d'aller faire des travaux pour préserver une ressource qu’est la vie, termine Christophe Béchu.

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