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Qualité de l'air : un épisode de pollution aux particules fines touche une grande partie de la France

Dix régions sont désormais concernées par l'épisode de pollution aux particules fines qui frappe la France, selon Atmo France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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La pollution aux particules fines est la cause de 40 000 décès chaque année. (FRANCEINFO)

Depuis dimanche 12 février, une bonne partie de l'Hexagone étouffe sous les particules fines, note France Bleu en se basant sur les informations dévoilées sur le site de la fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (Atmo). L'indice Atmo de qualité de l'air est mauvais dans l'ensemble de la France.

>> Est-il vrai que la pollution de l'air tue 47 000 personnes par an en France ?

Dix régions sont désormais concernées par l'épisode de pollution aux particules fines qui frappe la France depuis la semaine dernière, indique le site atmo-france.org de la Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air. Il s'agit de l'Île-de-France, de la Normandie, de la région Centre-Val de Loire, des Hauts-de-France, du Grand Est, de la Nouvelle-Aquitaine, de l'Occitanie, de la Bourgogne-Franche-Comté, de l'Auverne-Rhône-Alpes et de la Provence-Alpes-Côte d'Azur.

La qualité de l'air en France selon l'indice Atmo le 14 février 2023 (CAPTURE ECRAN)

Augmentation des émissions liées au chauffage

Par ailleurs, sur 45 villes-témoins en France continentale, plus de la moitié souffrent d'une mauvaise qualité de l'air ce mardi, selon l'indice ATMO. En effet, 26 villes sont classées rouge "mauvais". Lyon et Chartres sont même classées en rouge écarlate "très mauvais". La ville de Strasbourg, qui avait également été classée rouge écarlate dans un premier temps, est finalement redescendue au niveau jaune "dégradé".

Cet épisode de pollution hivernale aux particules fines liée au refroidissement des températures et donc à l'augmentation des émissions de chauffage, particulièrement au bois, contraint les préfectures de plusieurs départements à mettre en place des restrictions.

La vallée du Rhône est toujours en vigilance rouge ce mardi, indique la préfecture de l'Ardèche. Jusqu'à la fin de cet épisode de pollution, il est interdit d'utiliser du bois comme chauffage individuel d’appoint, il faut maîtriser la température dans les bâtiments (chauffage en hiver : 18 °C), ou encore abaisser sa vitesse de 20 km/h sur les routes limitées à 90 km/h ou plus. Le secteur industriel doit de son côté arrêter ses activités les plus polluantes. Les chantiers générateurs de poussières doivent également être reportés à la fin de l'épisode de pollution.

Privilégier les sorties brèves

À Strasbourg, classé rouge écarlate mardi, il faut privilégier des sorties plus brèves et réduire les activités intenses, indique France Bleu Alsace. Ailleurs, comme dans la Loire, le Haut-Rhin, les Pyrénées-Atlantiques, ou encore la Gironde, il est aussi interdit de brûler des déchets verts à l'air libre ou encore d'utiliser le bois comme chauffage d'agrément. Dans les Bouches-du-Rhône, sur la route comme en mer, la vitesse est également réduite.

À Lyon, classée rouge écarlate, les automobilistes doivent avoir une vignette Crit'Air 0, 1 ou 2 pour rouler dans la zone à faible émission (ZFE) de la métropole. Un abaissement temporaire de la vitesse de 20 km/h est aussi instauré sur tous les axes routiers du département du Rhône où la vitesse limite autorisée est normalement supérieure ou égale à 90 km/h.

L'association Respire déplore le manque d'obligation

"Ces mesures sont de l’ordre de la recommandation et il n’y aucune obligation", déplore sur Twitter l'association Respire qui réclame de "réformer la procédure de gestion des pics de pollution"Les particules fines PM 2,5 sont "les plus dangereuses pour la santé" et passent "complètement en dehors des radars aujourd'hui en France", a regretté sur franceinfo Tony Renucci, directeur de l'association.

Pour réduire cette pollution, il faut notamment "éviter de prendre la voiture et puis prendre les transports en commun, privilégier le vélo", explique Tony Renucci. Quant au chauffage, "il faut au moins pouvoir éviter le chauffage d'appoint, surtout si c'est du chauffage au bois. Enfin, il faut vraiment éviter de faire du sport en plein air parce qu'on aspire jusqu'à dix fois plus de polluants."

"On connaît les sources d'émissions, mais maintenant il faut qu'on applique les mesures pour réduire ces sources d'émission. C'est difficile socialement, mais il faut qu'on prenne notre courage à deux mains, sinon on continuera à avoir des conséquences sanitaires graves."

Tony Renucci, directeur de l'association Respire

à franceinfo

Aujourd'hui, la réglementation impose la surveillance des particules PM10 qui "ne sont pas des particules fines", estime Tony Renucci qui demande que la loi soit changée : "Il faut vraiment observer les pics à partir des particules fines PM 2,5." Surtout que les conséquences sanitaires sont immédiates, selon lui. "Derrière, qu'est-ce qui se passe? On a eu de gros pics de grippe, de bronchiolite, de Covid", citant une étude de 2022 de Jean-Baptiste Renard du CNRS qui démontrait que les pics de pollution aggravaient fortement la mortalité.

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