Pollution de l'air : "Il y a un problème de santé publique et la réponse des autorités est totalement insuffisante"
Le président de l’association Respire, Olivier Blond, a regretté l'absence de mise en place de la circulation différenciée à Paris alors qu'un épisode de pollution aux particules fines va toucher la capitale, vendredi.
De nombreuses villes sont en alerte aux particules fines, vendredi 22 février. C'est le cas dans le bassin lyonnais, à Marseille, dans la vallée de l'Arve en Haute Savoie et en Ile-de-France. Les automobilistes sont invités à rouler moins vite sur beaucoup d'axes. Olivier Blond, président de l’association Respire, était l'invité de franceinfo, vendredi matin.
franceinfo : La limitation de vitesse est-elle utile ?
Olivier Blond : C'est surtout totalement insuffisant. C'est un problème de santé pour tout le monde. On est en pleine épidémie de grippe et la pollution de l'air s'y ajoute. Il y a un problème de santé publique et la réponse des autorités, en l'occurrence de la préfecture, est totalement insuffisante.
La préfecture de Paris n'a pour le moment pas mis en place la circulation différenciée. Qu'en pensez-vous ?
La préfecture ne veut pas la mettre en place et c'est choquant. On a mis en place un dispositif d'alerte. C'est le troisième jour consécutif qu'on est en pic de pollution est la réponse de la préfecture c'est : Circulez, il n’y a rien à voir. On va diminuer la vitesse des véhicules, mais on sait que c'est très insuffisant. On laisse les gens souffrir.
Ce refus est-il lié aux départs en vacances ou à autre chose ?
Je pense que globalement, il y a un manque de courage politique sur cette question-là. Il y a 4 millions d'asthmatiques en France qui souffrent dès qu'il y a de la pollution de l'air. Toutes les familles qui ont des enfants en bas âges savent que quand l'air est moins bon, il y a plein de problèmes, mais cela n'émeut pas le gouvernement. Il faut être courageux et prendre des décisions.
Que faut-il faire ?
Le mieux est de ne pas réagir dans l'urgence et d'anticiper. Il y a un plan national de lutte contre la pollution de l'air qu'il faudrait mettre en place. Toutes les associations l'attendent depuis des années. Ils n'existent pas alors que l'enjeu de santé publique est majeur. Pour l'instant c'est un vide sidérant.
Faut-il une action en justice ?
Absolument. On l'a déjà fait. L'association a lancé une action devant le tribunal administratif lors du dernier pic de pollution. Là, on a envoyé un courrier à la préfecture en disant qu'il faudrait faire quelque chose. Si elle ne prend pas les mesures appropriées, on va sérieusement envisager une action juridique.
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