Particules ultrafines : l'air à l'aéroport de Roissy est aussi pollué que sur le périphérique parisien
Une pollution inquiétante pour la santé des voyageurs. Les concentrations de particules ultrafines (PUF) au cœur de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle sont similaires à celles le long du boulevard périphérique parisien, un des axes les plus pollués de la capitale, selon une étude d'Airparif publiée jeudi 29 février. Pendant trois mois à l'automne 2022, l'observatoire de la qualité de l'air en Ile-de-France a relevé une concentration moyenne de PUF (des particules en suspension plus petites qu'un virus) de 23 000 particules par cm3 au milieu du plus important aéroport de France.
"Les résultats de cette campagne de mesure confirment que le trafic aérien engendre une augmentation des niveaux de particules ultrafines à proximité des aéroports, en accord avec les connaissances scientifiques nationales et internationales", explique Airparif. Particules solides en suspension d'un diamètre inférieur à 100 nanomètres, les particules ultrafines sont supposées néfastes pour la santé en raison de leur capacité de pénétration dans l'organisme, mais ne font pas à ce jour l'objet de réglementation, faute de connaissances scientifiques suffisantes.
La pollution diminue en s'éloignant
Plus difficiles à mesurer, les PUF sont moins bien connues que leurs grandes sœurs au diamètre plus important, les PM10 et PM2,5 (particules fines), dont les effets néfastes sur l'organisme humain sont scientifiquement établis. La pollution aux particules fines augmente le risque de développement de maladies pulmonaires, cardiaques, d'AVC ou de cancers. Elle a causé au moins 253 000 décès prématurés dans l'Union européenne en 2021, selon les derniers chiffres disponibles de l'Agence européenne de l'environnement.
D'après l'étude d'Airparif, la pollution aux particules ultrafines imputable au trafic aérien baisse à mesure que l'on s'éloigne de l'aéroport. A un kilomètre de distance (17 900 particules/cm3), la concentration est encore le double de celle relevée au centre de Paris (9 300). Si la surconcentration reste notable à 5 km de distance, "cette influence n'est plus visible à 10 km" où d'autres sources locales de PUF deviennent prédominantes, note Airparif. L'étude a été réalisée de mi-septembre à mi-décembre 2022 avec un trafic aérien dans la moyenne de près de 1 150 décollages ou atterrissages quotidiens.
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