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Mort de l'urgentiste Emmanuel Cauchy dans une avalanche : "C’était un type très doué dans tout", "un ponte" de "la médecine de l’extrême"

L'alpiniste Jean-Michel Asselin, ancien rédacteur en chef de la revue "Vertical" a salué lundi sur franceinfo la mémoire de son ami Emmanuel Cauchy, mort dans une avalanche dans le massif des Aiguilles rouges, près de Chamonix.

Article rédigé par franceinfo
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Le docteur Emmanuel Cauchy, mort le 2 avril 2018 dans une avalanche en Haute-Savoie. (MAXPPP)

L’urgentiste et guide de haute montagne Emmanuel Cauchy est mort lundi 2 avril dans une avalanche dans le massif des Aiguilles rouges, en Haute-Savoie. L'ancien rédacteur en chef de la revue Vertical et alpiniste Jean-Michel Asselin a réagi à ce décès sur franceinfo lundi. Emmanuel Cauchy avait créé l'Institut de formation et de recherche en médecine de haute montagne (Ifremmont).

franceinfo : Emmanuel Cauchy avait collaboré avec la revue Vertical, dont vous étiez le rédacteur en chef. Comment réagissez-vous à son décès ?

Jean-Michel Asselin : C’est une très grande tristesse de perdre quelqu’un qui était formidable. Il y a plus de 20 ans, j’ai vécu des choses très sympathiques avec lui sur des grosses montagnes comme l’Everest. Manu était un personnage étonnant. En revenant de l’Everest, j’ai proposé qu’il fasse une rubrique médicale dans le journal. Il m’a dit : "banco" et on l’avait appelé "Docteur Vertical". C’était un type très doué dans tout : bon guide de haute montagne, bon skieur. C’est dur.

Comment expliquez-vous cet accident ?

Je ne l'explique pas. La passion est forte et ça conduit à aller en montagne parce qu’on aime ça. On est nombreux à le faire, mais parfois, il faudrait peut-être rester chez soi. Parfois, il faut aussi aller là où le destin nous attend. La montagne n’y est pour rien. Elle n’est ni tueuse, ni meurtrière, elle est juste belle. Et nous les hommes on y va, et de temps en temps, ça ne marche pas et c’est comme ça. Ce sont des professionnels, mais un professionnel n’est pas infaillible. La montagne en ce moment est relativement dangereuse. Nous n’y allons pas pour y mourir, nous y allons pour vivre intensément, pour avoir le bonheur des levers de soleil, le bonheur de glisser dans la neige. Mais c’est un milieu où tout peut arriver. On va chercher la beauté du monde, et Manu, c’était ça.

Emmanuel Cauchy a également participé au sauvetage d’Elisabeth Revol lors de sa tentative de l’ascension du Nanga Parbat, dans l’Himalaya. Quel avait été son rôle ?

Il avait été lié avec elle par télémédecine, par téléphone, pour identifier la gravité des gelures et les soins à lui prodiguer, le plus pertinemment possible. Il avait créé l’Ifremont, qui est le pendant de l’Ifremer, et qui était cet institut de recherche au service de l’alpinisme dans le domaine de l’hypoxie — la privation d’oxygène — et des gelures. Il a été un des grands pontes de cette médecine de l’extrême.

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