Inondations : une deuxième victime et un lourd bilan matériel
Un septuagénaire a été emporté par les flots à Luz-Saint-Sauveur, dans les Hautes-Pyrénées.
Seules les Pyrénées-Atlantiques sont maintenues en vigilance rouge en raison des risques de crues. Mercredi 19 juin, la décrue s'amorce dans les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne, en alerte orange. A l'heure du bilan, ce dernier se révèle lourd : deux personnes ont été emportées par les eaux et les dégâts matériels pourraient s'élever à plusieurs dizaines de millions d'euros.
Deux personnes tuées en deux jours
Mercredi, un homme de 75 ans a perdu la vie, emporté par les eaux d'un torrent en crue à Luz-Saint-Sauveur, dans les Hautes-Pyrénées, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Selon le maire de la commune, l'homme a été pris dans l'après-midi par les eaux tumultueuses de l'Yse, un ruisseau transformé en torrent, sous les yeux de son fils.
Les intempéries qui sévissent sur la région depuis mardi avaient déjà fait une victime dans les Hautes-Pyrénées. Dans la nuit de mardi à mercredi, une septuagénaire est morte noyée à cause de la crue exceptionnelle du gave de Pau. Alors qu'elle venait d'être évacuée avec son mari de son domicile de Pierrefitte-Nestalas, la victime a voulu retourner chez elle pour y chercher des effets personnels. Leur voiture a été soulevée par une vague d'eau et la femme a été balayée par les flots lorsqu'elle a tenté d'en sortir.
D'importants dégâts matériels
Quelque 600 pompiers sont actuellement à pied-d'œuvre dans les Hautes-Pyrénées et en Haute-Garonne, "mais sans doute nous aurons besoin de renforts supplémentaires", a estimé mercredi Manuel Valls, venu apporter son soutien aux sinistrés. Quelque 7 000 foyers étaient toujours privés d'électricité dans les Hautes-Pyrénées.
Le long du gave de Pau. France 3 Aquitaine fait état de routes inondées et indique que l'accès à l'A64 est fermé, alors que le gave de Pau enregistre son plus grand pic : 11 mètres (le précédent record date de 1992 : 9,78m). En centre-ville d'Orthez, la route de la Moutète est inondée et fermée, poursuivent nos confrères.
La long de la Garonne. Dans la nuit de mardi à mercredi, près de 2 000 personnes ont été mises en sécurité dans les Hautes-Pyrénées ainsi qu'en Haute-Garonne, notamment à Saint-Béat où plusieurs habitants ont dû être hélitreuillés.
Dans les Hautes-Pyrénées, le pont de Saint-Laurent-de-Neste et le pont de Loudenvielle ont ainsi été emporté par la Neste, un affluent de la Garonne. A Barèges, deux maisons ont été balayées tandis que des tronçons entiers de plusieurs départementales ont été emmenés par les flots.
A Lourdes, le choc est aussi économique
Dans la ville de Lourdes (Haute-Pyrénées), la célèbre grotte, où la tradition catholique situe les apparitions de la Vierge, est encore sous les eaux tandis que la basilique souterraine, laissée intacte par la précédente crue, en octobre, est cette fois sous trois à quatre mètres d'eau. Le site est déserté, rapporte l'AFP, alors que les hôtels de la ville basse sont sinistrés.
Selon le maire UMP de la ville, Jean-Pierre Artiganave, les indemnisations pourraient se chiffrer en dizaine de millions d'euros. "Des établissements qui avaient subi beaucoup de dégâts en octobre sont à nouveau rattrapés par la crue, ainsi que d'autres sur la rive gauche du gave, qui avait beaucoup moins souffert", a indiqué Jean-Marie Attard, président de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière des Hautes-Pyrénées. Si le gave est retourné dans son lit, des hôtels sont encore inondés et inaccessibles, le courant a été coupé et les communications sont difficiles. A l'aube de la saison touristique, des milliers de pèlerins sont obligés d'annuler leur visite.
Lors du Conseil des ministres mercredi, François Hollande a chargé Jean-Marc Ayrault d'organiser "avant l'été" une réunion sur "les réparations et la prévention de ces crues".
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