Crues dans le Pas-de-Calais : les sinistrés ne demandent pas "des chèques cadeaux", prévient Xavier Bertrand après la visite de Gabriel Attal

"Ce que demandent les sinistrés, ce ne sont pas des chèques cadeaux, ils demandent juste le remboursement d'une bonne partie de ce qu'ils ont perdu", prévient mercredi 10 janvier sur franceinfo Xavier Bertrand, président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France. La veille, Gabriel Attal a effectué son premier déplacement en tant que Premier ministre à Clairmarais, l'une des communes du Pas-de-Calais touchées par les inondations.

Le nouveau chef du gouvernement a confirmé le déblocage d'"une enveloppe d'au moins 50 millions d'euros" pour la reconstruction des équipements publics dans les communes touchées par les inondations. Autre confirmation : la suppression de la double franchise d'assurance pour les ménages et les entreprises sinistrés du fait des deux épisodes d'inondation consécutifs. Xavier Bertrand l'avait "demandée la semaine dernière".

"Maintenant, on a aujourd'hui ceux qui sont dans des difficultés qu'on ne mesure pas bien : les artisans, les commerçants, les agriculteurs", pointe l'élu LR. Les artisans et les commerçants "ont une franchise de 1 140 euros par sinistre et 10% du montant des dommages". Présent aux côtés de Gabriel Attal, il lui a proposé que l'État et les régions "prennent en charge de manière plafonnée chacun la moitié de cette franchise".

"Pourquoi je fais ça ? Pour faciliter le redémarrage économique et que les artisans et les commerçants n'en soient pas de leur poche pour des montants très importants. Vous pouvez avoir des franchises qui s'élèvent à des milliers et des milliers d'euros", pointe-t-il. Le nouveau locataire de Matignon ne lui a pas répondu sur le moment. "Il m'a dit qu'il reviendrait vers moi à la fin de la semaine", précise Xavier Bertrand. "J'espère que sa réponse sera positive", ajoute l'ancien ministre de droite. Dans le cas contraire, "la région fera seule", ce qui "serait dommage parce qu'on pourra mettre moins qu'ensemble avec l'État". Il souhaite aussi "que les pompes massives qui sont là restent dans le Pas-de-Calais". D'où cette proposition, formulée avec le président du département : "nous voulons avoir un parc de pompes à demeure, d'une puissance très importante" dès "cet hiver".

Reste la question du financement. "On a demandé à l'État : 'Est ce que vous les financez ? Est ce qu'on doit aussi les financer ? Le Premier ministre nous a dit 'ok, je regarde'". Dans l'immédiat, il plaide pour "des travaux d'extrême urgence". "Il faut tout d'abord nettoyer les cours d'eau qui ont été encombrés après les inondations de novembre" avec "des sédiments, des déchets, des arbres". Quant au confort des sinistrés, il importe aussi au président des Hauts-de France. "En ce moment, on voit dans quelles communes on peut installer des mobil home, des bungalows de grande qualité pour que les gens puissent garder leurs habitudes, que les enfants puissent aller à l'école où ils allaient", indique-t-il.