Après plus de trois semaines d'inactivité, les bateaux-mouches parisiens sortent enfin la tête de l'eau
Après plus de trois semaines sans activité, les bateaux-mouches peuvent à nouveau circuler sur la Seine, depuis vendredi. Néanmoins, si économiquement cette période a fait des dégâts financièrement, les déchets encore présent dans le fleuve peuvent toujours en causer de nouveaux.
Paris redevient progressivement Paris à mesure que la Seine regagne son lit. La capitale a retrouvé ses bateaux-mouches, vendredi 16 février, après plus de trois semaines d'interruption, ce qui n'était pas arrivé depuis 25 ans. Pourtant, si les croisières ont reprise, le long du bateau à quai, le capitaine Pierrick Droissart ne quitte pas la Seine des yeux.
Une attention de tous les instants
Ces célèbres bateaux, portant le nom du quartier de la Mouche à Lyon où Jean Bruel a passé commande du premier d'entre eux en 1949, ne sont pas à l'abri de croiser la route de détritus. "Là, on va le voir, regardez", lance le capitaine alors qu'un "gros gros rondin d'au moins 50 centimètres de large" dérive sur le fleuve. Ce genre de déchets peut faire des dégâts sur les bateaux, car '"ça, dans les hélices, ça casse", explique Pierrick Droissart.
Un peu plus loin, c'est carrément un tronc d'arbre qui est encastré dans une pile du pont Mirabeau. La Seine ne s'est pas transformée en train de billes de bois, loin de là. Le fleuve est navigable, mais le capitaine préfère rester attentif, car "il y a énormément de courant, prévient Pierrick Droissart. Là, pour tout vous dire, il y a 1 100 mètres cubes par seconde de débit. En temps normal, cela varie entre 2 et 300". Au final, l'objectif reste toujours le même, à savoir "être plus rapide que le courant".
Un épisode mauvais pour les affaires
Afin de pouvoir faire découvrir les grands monuments parisiens depuis le fleuve, le bateau-mouche d'une soixantaine de mètres est manœuvré par un équipage de quatre personnes. Pendant, la crue, "on a commencé par réaménager un petit peu les bateaux de façon à ce que rien ne bouge", explique le timonier, Jérémy qui tient la barre. Celui qui s'occupe de la direction du bateau poursuit son récit sur les surveillances quotidiennes des "cordages pour vérifier que rien ne soit tendu pour éviter l'avarie sur le bateau" pendant les intempéries.
Lorsque le bâtiment a enfin pu être réinvesti, en compagnie des autres membres de l'équipage, il a dégagé les quais de la boue qui les recouvraient pour permettre l'accès des touristes. En cette saison, ils sont environ 10 000 par jour et 25 000 au plus fort de l'année à se presser pour admirer Paris sous un autre angle, pour un total de 2,5 millions de touristes par an.
Après cette période d'interruption, le retour des touristes est synonyme de "bonheur" pour Charlotte Bruel, PDG de la compagnie des Bateaux-Mouches qui représente 45% des parts de marché. Cet enthousiasme de voir les clients revenir s'explique par une période économiquement "vraiment rude. On a dû fermer durant un mois", rappelle-t-elle. Cette décision équivaut à "1,8 millions d'euros de perte de chiffre d'affaires. Une grosse souffrance", conclu Charlotte Brunel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.