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Un vaste trafic de gaz réfrigérants très nocifs pour le climat mis au jour en Europe

Les gaz HFC, utilisés pour les réfrigérateurs et les climatiseurs, contribuent fortement au réchauffement climatique. Un rapport révèle une contrebande de niveau mondial.

Article rédigé par Bertrand Gallicher - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les hydrofluorocarbures (HFC) sont principalement utilisés comme réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs. (JEAN FRANCOIS FREY / MAXPPP)

La contrebande de gaz réfrigérants polluants bat son plein en Europe, selon les révélations récentes d'un rapport de l'association britannique Environmental Investigation Agency. Il s'agit des gaz HFC, des hydrofluorocarbures, utilisés pour faire fonctionner les réfrigérateurs et les climatiseurs et qui contribuent fortement au réchauffement climatique. Ils sont bien plus puissants que le CO2 ou le méthane.

C'est en fait l'effet pervers d'une bonne résolution : un accord signé par 69 pays il y a deux ans et demi à Kigali, au Rwanda et qui est entré en vigueur en janvier 2019. Il prévoit la disparition progressive d'ici 2047 des hydrofluorocarbures (les fameux HFC). Des gaz efficaces, mais qui se sont finalement révélés de redoutables contributeurs à l'effet de serre - ils représenteraient un milliard de tonnes de CO2 chaque année - d'où la décision de les interdire peu à peu.

Un marché noir mondial

Cette fin programmée, qui implique l'attribution de quotas aux industriels européens, fait augmenter la demande, donc les prix, qui ont explosé. Cette situation alimente un marché noir des hydrofluorocarbures en provenance de Chine, pays qui n'a pas signé l'accord de Kigali. Les HFC arrivent directement des usines chinoises vers l'Union européenne ou transitent par la Russie, l'Ukraine, la Turquie et l'Albanie.

Une partie de ces gaz est transportée en contrebande par la mer ou par la route, mais l'essentiel passe par les circuits d'importation officiels. La réglementation permet aux douanes de connaître le quota annuel autorisé pour un industriel, mais pas de savoir ce que l'entreprise a déjà importé. Un système aussi complexe que peu efficace, même si la Commission européenne assure prendre des mesures concertées avec les États membres.

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