Le mois de décembre 2016 est le plus sec en France depuis près de soixante ans
Dans certaines villes de France métropolitaine, il n'a pas plu du tout durant ce dernier mois de l'année. Une situation qui pourrait devenir problématique, car les nappes phréatiques ne se rechargent pas.
Pas une goutte de pluie à Chambéry (Savoie) depuis le début du mois, 5 millimètres seulement à Pau : le dernier mois de l'année 2016 s'annonce comme le mois de décembre le plus sec depuis près de soixante ans, selon Météo-France. "C'est le mois de décembre le plus sec qu'on ait jamais enregistré" depuis 1958, précise l'organisme de prévision. Le précédent record de sécheresse pour un mois de décembre datait de 2015.
Au 28 décembre, le déficit moyen de précipitations sur la France métropolitaine pour le mois de décembre s'établissait à "environ 75%" par rapport à la période de référence (1981-2010), précise Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo-France. Pour l'ensemble du mois de décembre 2015, il avait été d'environ 70%. Les précipitations sont largement déficitaires dans la plupart des régions métropolitaines, indique Météo-France dans un bilan de la période du 1er au 27 décembre.
Une sécheresse qui pourrait devenir "problématique"
"Sur la plupart des villes, on a dépassé les 50% de déficit", précise Frédéric Nathan. "Sur de très nombreuses villes, le déficit dépasse les 70%, et dans beaucoup d'endroits, plus de 90%." A Embrun (Hautes-Alpes) ou à Chambéry, "il n'est pas tombé une seule goutte depuis le début du mois", relève-t-il. Et à Pau, "il est tombé 5 millimètres, soit un déficit de 94%." Selon Météo-France, avec des conditions toujours anticycloniques dans les jours à venir, "de nouveaux records de faibles précipitations devraient être établis à Embrun, Chambéry, Colmar, Tarbes, Grenoble, Ouessant, Troyes..." Seul l'est de la Corse a connu des pluies intenses, les 19 et 20 décembre.
Les conditions anticycloniques "empêchent les perturbations d'entrer [dans l'Hexagone]", explique Frédéric Nathan. Et "quand elles entrent, elles sont très peu actives, et donc ne donnent que quelques gouttes." Cette sécheresse pourrait devenir "problématique" si elle se poursuivait, estime-t-il, car elle intervient après plusieurs mois déficitaires.
Records d'ensoleillement
"Le problème, avec le peu de pluie qu'on a eue, pas seulement en décembre mais depuis six mois pratiquement, c'est que les nappes phréatiques ne se rechargent pas", souligne le prévisionniste. De janvier à juin, la pluviométrie a été "largement au-dessus des normales" mais "depuis juillet, on est en déficit pratiquement mensuel", explique-t-il. "La deuxième partie de l'année est très déficitaire."
Ce mois de décembre est aussi marqué par un ensoleillement excédentaire dans la plupart des régions. "Il a parfois atteint deux fois la normale sur un quart nord-est" et dans la plupart des villes, "on a déjà dépassé l'ensoleillement moyen d'un mois de décembre", indique Météo-France. Des records d'ensoleillement ont été battus à Luxeuil (Haute-Saône) avec 116 heures et 44 minutes (ancien record : 110 heures 24 en décembre 2013) et à Caen avec 102 heures et 50 minutes (ancien record : 101 heures 29 en décembre 2007).
D'ici à la fin de l'année, d'autres records seront probablement battus, notamment à Paris, au Bourget, à Tours, Blois, Limoges ou Rouen, selon Météo-France. "Rien d'exceptionnel" en revanche côté températures qui sont de saison, note le prévisionniste de Météo-France.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.