Projet de loi climat : il y a "un manque cruel de culture scientifique de nos décideurs publics" d'après France Nature Environnement

"Beaucoup de personnes n'ont pas encore conscience de la gravité de la situation. Le souci auquel on a affaire, c'est un manque cruel de culture scientifique de la plupart de nos décideurs publics ou privés actuels", déplore dimanche 28 mars sur franceinfo Arnaud Schwartz, president de France Nature Environment. Plus de 500 organisations environnementales appellent à des marches pour le climat dans 160 villes à la veille de l'examen du projet de loi climat à l'Assemblée nationale.

>>> TRIBUNE. Plus de 230 personnalités politiques exigent "une vraie loi" pour le climat.

franceinfo : Pourquoi appeler à défiler aujourd'hui ?

Arnaud Schwartz : Ce serait bien dommage de ne pas réussir à réduire de plus de 10 ou 13% les émissions de gaz à effet de serre avec ce projet de loi. Pourtant c'est ce que le bureau d'études mandaté par le gouvernement a estimé que ce projet de loi arriverait à faire. C'est très, très peu, alors que l'objectif officiel au niveau européen que la France soutient est de -55% et que l'objectif demandé par les scientifiques du GIEC est de -65%. Avec 10% de réduction, on est très, très loin du compte.

Qu'est-ce qu'il faudrait faire d'après vous ?

On encourage les députés à rehausser le niveau d'ambition des mesures qui figurent dans ce projet de loi, à en ajouter aussi certaines puisqu'il y a des volets entiers de propositions qui ont été évacués, notamment ceux qui concernent la forêt pour ne donner qu'un exemple. Il faut faire en sorte qu'on soit plus ambitieux parce que c'est la dernière loi majeure en la matière dans ce quinquennat.

Les élus n'ont pas assez conscience de l'urgence climatique ?

Deux tiers à trois quarts des Françaises et des Français, sondage après sondage, indiquent que l'environnement c'est leur priorité, qu'ils veulent des mesures fortes. Donc, on se demande finalement ces parlementaires, qui représentent-ils ? Qui écoutent-ils ? Nous, on les encourage. Il faut vraiment qu'ils se rendent compte que la population française est en attente et que eux, en tant que représentants, doivent faire la loi, même si le gouvernement ne leur a pas initialement demandé une loi très courageuse. Beaucoup de personnes n'ont pas encore conscience de la gravité de la situation. Le souci auquel on a affaire, c'est un manque cruel de culture scientifique de la plupart de nos décideurs publics ou privés actuels.