"Les phénomènes" du réchauffement climatique sont "très, très, très rapides" en montagne, s'alarme la fédération des clubs alpins
Nicolas Raynaud explique sur franceinfo que "le réchauffement climatique se voit de manière beaucoup plus forte encore qu’en bas".
Nicolas Raynaud, président de la Fédération française des clubs alpins et de montagne, a affirmé lundi 14 septembre sur franceinfo que "les phénomènes" du réchauffement climatique sont "très, très, très rapides" en montagne, alors que les températures atteignent un record pour un mois de septembre. Elles pourront dépasser les 30°C dans de nombreuses régions françaises lundi et mardi. "On a des pans entiers de montagne qui s'effondrent", a-t-il expliqué. "Pour aller sur les sommets, ça devient plus difficile".
franceinfo : Voyez-vous les dégâts du réchauffement climatique en montagne ?
Nicolas Raynaud : La montagne s’assèche ou se réchauffe. On le voit avec des phénomènes de sécheresse, des cours d’eau qui sont vraiment très bas, des torrents qu'on n'a pas eu l'habitude de voir avec, par exemple, de la mousse qui recouvre les rochers. On le voit avec des pierres qui s'écroulent de plus en plus puisqu'il n'y a plus le gel qui maintient la roche à l'intérieur des montagnes. On a des pans entiers de montagne qui s'effondrent, on a des éboulements. Et bien sûr, les glaciers fondent comme neige au soleil. Ils deviennent très noirs, très crevassés, très creusés. Des phénomènes qui sont très, très, très rapides. Le réchauffement climatique se voit de manière beaucoup plus forte encore qu’en bas.
Avec quelles sont les conséquences ?
D’abord, ce sont nos réserves d'eau potable qui s'en vont. Moi, j'habite dans les Alpes du Nord. Les glaciers, c'est un peu le château d'eau, les réserves d'eau. La deuxième conséquence pour nous, alpinistes, pour parcourir la montagne, il y a beaucoup d'itinéraires qui empruntent ces glaciers. Pour aller sur les sommets, ça devient plus difficile, plus compliqué. Il faut s'adapter. Il faut réinventer les itinéraires. Et puis, bien sûr, pour l'ensemble du tourisme, ça pose problème puisque la montagne change, bouge et donc ça crée des tas de basculement. En revanche, les gens viennent quand même en montagne pour se ressourcer.
Comment se prépare-t-on à des hivers plus doux en montagne ?
On essaie d'étaler nos pratiques. Avant en montagne, on avait vraiment une pratique sur deux saisons, une pratique hivernale et une pratique estivale. Ce que l'on favorise au sein de notre fédération par le biais de nos 420 clubs, c'est de travailler sur une offre de quatre saisons de la montagne. Donc, ça nécessite bien sûr d'avoir des programmes d'activités qui soient basés sur cette adaptation pour permettre d’aller en montagne quand elle peut nous accueillir. Nous gérons 120 refuges en France, on essaie de les ouvrir à différentes époques.
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