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Les chevreuils n'arrivent pas à s'adapter au réchauffement climatique

Faute de pouvoir faire coïncider la période de naissance de leurs petits avec l'éclosion de la végétation, ces animaux des forêts subissent une "mortalité juvénile accrue", selon une étude.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Ce "retard" dans la mise-bas sur la végétation indispensable aux femelles allaitantes se traduit par une mortalité croissante des jeunes faons. (MAXPPP)

Contrairement à d'autres espèces animales, les chevreuils vivant en forêt s'adaptent mal au réchauffement climatique, souligne une étude publiée, mardi 1er avril, dans la revue PLOS Biology.

Incapables de régler la période de naissance des petits sur un pic printanier de plus en plus précoce, dont ils dépendent pour la nourriture, les chevreuils vivant en forêt subissent une "mortalité juvénile accrue", affirment des chercheurs français dans cette étude.

D'après des observations menées entre 1985 et 2011 dans une forêt de la Marne, près de Saint-Dizier, la période de mise-bas "n'a pas changé", "malgré l'avancée continue du printemps depuis 27 ans", soulignent le CNRS, l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Les mésanges ont avancé leur date de ponte

Avec le réchauffement de la température globale, la végétation s'éveille un peu plus tôt chaque année, et les larves éclosent également plus tôt. Des espèces s'adaptent, comme la mésange charbonnière, qui "a avancé sa date de ponte afin que la période des naissances reste synchrone avec l'abondance des chenilles dont elle se nourrit"

Ce n'est pas le cas du chevreuil, dont la période de mise-bas est restée "constante, centrée autour du 16 mai", ont observé les chercheurs. "Par conséquent, notent-ils, les naissances se produisent aujourd'hui deux semaines après l'apparition en forêt des jeunes pousses" d'arbres, dont dépendent particulièrement les femelles pour produire suffisamment de lait.

Mortalité croissante des faons

Ce "retard" se traduit donc par une mortalité croissante des jeunes faons et, in fine, par une baisse du taux d'accroissement de la population de chevreuils.

Cette incapacité pour les chevreuils d'avancer la période de mise-bas s'explique par le fait que leur cycle reproductif dépend de la photopériode, c'est-à-dire du rapport entre les durées du jour et de la nuit, qui n'est pas modifié par le changement climatique, soulignent les chercheurs.

Cette inadaptation pourrait se traduire, à terme, par un déclin des chevreuils vivant en forêt, "mais pas avant plusieurs décennies", selon les chercheurs. Quant aux chevreuils des champs, ils ne semblent pour le moment pas souffrir du réchauffement, car ils se nourrissent aussi des cultures agricoles.

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