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Ministre, candidat à la présidentielle... Nicolas Hulot, l'homme qui a failli

Après "mûre réflexion", l'ancien présentateur de l'émission "Ushuaïa" a annoncé, mardi, qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2017.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Nicolas Hulot sort de l'Elysée, le 6 décembre 2012, après une rencontre avec le président de la République François Hollande. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

Il jette l'éponge (avant même de s'être lancé). Mardi 5 juillet, l'écologiste Nicolas Hulot a annoncé qu'"après mûre réflexion", il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 2017. Récapitulatif des occasions manquées, pour l'éternel conseiller des présidents, de se lancer durablement dans l'arène politique.

Quand il a failli être ministre

Plusieurs chefs d'Etat ont tenté d'enrôler cet homme populaire, en vain. Longtemps, Nicolas Hulot a ainsi cultivé l'amitié de Jacques Chirac, dont il a été conseiller aux questions environnementales. Il a d'ailleurs participé à la rédaction du célèbre discours de Johannesburg (Afrique du Sud), prononcé le 2 septembre 2002 au sommet mondial sur le développement durable. L'ancien président avait notamment déclaré : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs..."

Jacques Chirac a été le premier, en 2002, à vouloir en faire son ministre de l'Ecologie, a fait savoir deux ans plus tard l'intéressé. Mais au final, selon Télérama, Nicolas Hulot aurait refusé le poste à deux reprises.

Quand il a failli être "super-ministre"

En 2007, en pleine campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy esquisse devant la Fondation Nicolas Hulot l'ébauche de son futur "grand ministère du Développement durable", s'il est élu. "Je considère qu'un grand ministère du Développement durable, doté de moyens considérables, responsable de services opérationnels, aura plus d'efficacité", lance-t-il. "Et admettez qu'au terme de nos échanges, je vous ai accordé qu'il soit bien confié à un ministre d'Etat, c'est-à-dire au numéro 2 du gouvernement." Mais Nicolas Hulot décline cette proposition séduisante, avec cet argument : "A ce poste nouveau, délicat, il faudrait quelqu'un qui, au-delà de ses compétences écologiques, ait une solide expérience des institutions."

En 2010, il expliquera surtout à BFMTV que "dès que vous êtes ministre ou que vous vous rendez dans un parti, vous vous privez de l'attention – au minimum – de la moitié de la population française. Je suis plus utile à essayer de jeter des passerelles, à opérer des convergences."

Il restera constant dans son refus quand, une nouvelle fois, à la fin 2015, François Hollande songe à lui confier "un super-ministère" de l'Ecologie avec le titre de ministre d'Etat, selon Europe 1.

Quand il a failli être candidat EELV à la présidentielle

En 2011, pour une fois, Nicolas Hulot va au combat. Las ! Lors de la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts départageant les candidats écologistes à la présidentielle, l'ancienne juge financière Eva Joly l'emporte par un score sans appel  (58,16% contre 41,34%) face à l'ancien présentateur d'"Ushuaïa"

Déçu et meurtri, l'intéressé confie à "Complément d'enquête" : "Si vous restez dans votre périmètre d'inspiration, de réflexion, de passeur, tout se passe bien. Si, à un moment où à un autre, il vous prend l'idée de franchir le pas, le ton change. La politique fonctionne comme un système immunitaire. Quand un corps étranger pénètre, les défenses se mettent en place."

Quand il a failli (encore) être candidat à la présidentielle

Fin du suspense mardi 5 juillet. Par communiqué, Nicolas Hulot lève les doutes et annonce qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 2017. "Conscient de l'attente et de l'espoir que certains ont placés en moi, je ne pouvais écarter d'un revers de main cette hypothèse. Mais l'honnêteté m'oblige à ne pas nourrir plus longtemps une attente que je ne pourrai satisfaire", explique-t-il. 

"Ce que je ne peux pas, c'est endosser l'habit de l'homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela", conclut l'ancien envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète. Il entend donc continuer à "fédérer et réconcilier ces aspirations et ces porteurs de solutions autour d'un même projet pour la France".

Reste désormais à Europe Ecologie-Les Verts, qui souhaitait une candidature de Nicolas Hulot, à trouver un nouveau candidat. Après une agitation inutile ? C'est ce que semble penser la sénatrice EELV Esther Benbassa, peu tendre sur Twitter avec les caprices d'une "diva" :

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