COP21 : pourquoi le sommet pour le climat pourrait polluer la vie des Franciliens
Claude Bartolone, candidat PS pour les régionales en Ile-de-France, a adressé un courrier au Premier ministre, dévoilé mardi. Il craint que cette conférence, qui rassemble des chefs d'Etat et diplomates du monde entier, ne paralyse la région.
Face à l'avenir de la planète, l'enjeu peut sembler dérisoire. Mais il inquiète Claude Bartolone. Le candidat PS aux régionales en Ile-de-France craint que la COP21 de Paris, la conférence internationale sur le climat, complique fortement la vie quotidienne et les déplacements des Franciliens.
Des dizaines de milliers de participants, issus des 193 pays membres des Nations unies, sont attendus au parc des expositions du Bourget, en Seine-Saint-Denis, du 30 novembre au 11 décembre, et "les risques de saturation de l'est parisien et francilien sont réels", écrit Claude Bartolone au Premier ministre Manuel Valls, dans un courrier dévoilé par Le Parisien, mardi 1er septembre. Francetv info explique pourquoi l'organisation de ce sommet pourrait effectivement compliquer la vie à Paris et dans ses environs.
Parce que la COP21 réunit beaucoup de monde
Rares sont les événements internationaux qui réunissent presque tous les pays du monde : c'est le cas de la COP21, qui doit rassembler des représentants des 193 pays membres des Nations unies. Lors du sommet pour le climat de Copenhague (Danemark), en 2009, le plus important jusqu'ici, 119 chefs d'Etat étaient présents. Une concentration de dirigeants qu'on ne retrouve normalement que lors de l'assemblée générale annuelle de l'ONU à New York.
Mais c'est le nombre total de participants qui pose question. Les organisateurs de la COP21, contactés par francetv info, attendent 20 000 visiteurs pour la partie ouverte au public, et un peu plus de 20 000 bénéficiaires d'accréditations (délégués des différents pays, représentants des ONG, journalistes...), même s'ils ne seront pas tous présents pour toute la durée du sommet.
En 2009, la conférence de Copenhague avait vu plus grand, distribuant des accréditations à 45 000 personnes pour un lieu ne pouvant en accueillir que 15 000, rapportait The Telegraph (en anglais).Résultat, une cohue monstre, décrite par Le Monde, avec des participants forcés d'attendre jusqu'à 10 heures dans le froid, et des ONG finalement refoulées lors des derniers jours du sommet. Selon le département de la Seine-Saint-Denis, la capacité maximum du parc des expositions du Bourget est de 32 000 personnes, mais des agrandissements sont prévus à l'occasion de la COP21.
L'ambiance pourrait aussi être animée aux abords du site et dans les rues de Paris. En 2009, des incidents avaient éclaté et la police avait arrêté un millier de manifestants, en marge d'une marche qui avait réuni entre 30 000 et 100 000 personnes dans le centre de Copenhague.
Parce que le lieu choisi a des inconvénients
Si les organisateurs de la COP21 assurent que le Bourget était le site le mieux à même d'accueillir la conférence, le chemin de ses dizaines de milliers de participants risque de croiser, chaque jour, celui de très nombreux Franciliens. Pour rejoindre le site depuis le centre de Paris, il faut d'abord emprunter le périphérique parisien, puis l'autoroute A1 : c'est aussi l'axe qui mène à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Le site web de la COP21 déconseille d'ailleurs de se rendre sur place en voiture : "La forte congestion de la circulation sur ces axes rend ce mode de déplacement très hasardeux."
Les participants emprunteront donc plus probablement le RER B, mais il risque de ne pas supporter cet afflux de voyageurs. Deuxième ligne de transport en commun la plus fréquentée d'Europe, elle accueille déjà 862 000 voyageurs par jours, selon la SNCF. Dont, là encore, de nombreux touristes se rendant à Roissy, et les visiteurs du parc des expositions de Villepinte, où se tiendra, en parallèle le salon du Cheval (160 000 visiteurs l'an dernier). Les usagers de la ligne se plaignent déjà d'un "trafic irrégulier" et de "rames bondées", rapportait Le Parisien l'an dernier. "Les participants se rendront dans le 93 le matin pour retourner à Paris le soir, dans le sens inverse de la plupart des voyageurs", nuance l'organisation de la COP21, pour qui l'affluence du sommet ne sera pas si différente de celle des autres salons organisés sur le site.
Parce que l'accueil des chefs d'Etat complique souvent la vie des Parisiens
Paris n'accueille pas souvent des centaines de chefs d'Etat simultanément, mais certains Parisiens se souviennent, sans doute, de la visite du président chinois Xi Jinping. Le 27 mars 2014, à 8h40, 13 stations de métro et une de RER avaient fermé jusqu'à nouvel ordre, pour des raisons de sécurité, sans que les voyageurs n'aient été prévenus en amont, racontait Le Monde. La veille, c'est le centre-ville de Lyon (Rhône) qui était interdit à la circulation.
Les commémorations du 70e anniversaire du débarquement, le 6 juin 2014, qui ont notamment réuni les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Barack Obama, et la reine Elizabeth II, avaient également fortement perturbé la circulation dans Paris et sur les autoroutes A1 et A6, en direction de Roissy et Orly. 20 Minutes avait détaillé l'ensemble des perturbations.
Tous ces dirigeants (à l'exception, bien sûr, de la reine d'Angleterre) doivent faire le déplacement en décembre pour la COP21 : difficile d'exclure des perturbations similaires, notamment sur l'autoroute qui mène au site. Mais les chefs d'Etat du monde entier pourront aussi choisir d'atterrir ou de décoller à l'aéroport du Bourget, tout proche : c'est une des raisons pour lesquelles le site a été choisi, précise l'organisation
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