Climat : nouveau réquisitoire de Greta Thunberg contre les dirigeants des pays riches
La militante suédoise a pris la parole lors d'une conférence organisée à Vienne (Autriche) par Arnold Schwarzenegger. "L'écart entre la rhétorique et la réalité ne cesse de se creuser", a-t-elle lancé.
La militante suédoise Greta Thunberg s'est livrée jeudi 1er juillet à une nouvelle charge virulente contre les dirigeants et entreprises des pays riches, les accusant de "jouer un rôle" et d'exploiter la crise climatique à des fins mercantiles. Face à la "pression publique", "vous avez commencé à agir. Pas agir pour le climat. Mais agir comme dans un jeu de rôle. Jouer à la politique, jouer avec les mots, jouer avec notre futur", a-t-elle lancé à l'occasion d'un sommet sur le climat à Vienne, organisé par l'ancien gouverneur de Californie (Etats-Unis) Arnold Schwarzenegger, d'origine autrichienne.
"Peut-être que cela vous aide à dormir la nuit", mais tandis que "vous vous posez en sauveurs", "l'écart entre la rhétorique et la réalité ne cesse de se creuser" et "devient impossible à ignorer" devant les "événéments climatiques extrêmes qui font rage", a déploré la jeune Suédoise de 18 ans. Et de fustiger "des mots vides", des objectifs de neutralité carbone "bourrés de lacunes" et "manipulant" les données : "les émissions des marchandises importées, des transports aérien et maritime" sont par exemple ignorées, a-t-elle dit, évoquant aussi de "fantaisistes" moyens pour y parvenir.
Une crise traitée "uniquement comme une opportunité commerciale"
"La crise climatique est aujourd'hui - au mieux - traitée uniquement comme une opportunité commerciale pour créer de nouveaux emplois, activités et technologies verts", a encore souligné la figure de proue du mouvement "Fridays for Future" et des grèves de jeunes pour le climat. Greta Thunberg, dont l'interviention a été coupée avant la fin pour des raisons techniques selon les organisateurs, s'exprimait par visioconférence devant un parterre de décideurs réunis à l'Austrian World Summit, initiative lancée il y a cinq ans par Arnold Schwarzenegger.
Dans son message d'ouverture, l'acteur avait appelé à "encourager les gens" plutôt qu'à "les menacer" avec des discours alarmistes. "Les défis sont immenses" mais "nous pouvons mettre fin à la pollution", a-t-il insisté, en utilisant le mot "terminate" en référence à son rôle à succès de Terminator. Parmi la liste de participants figuraient plusieurs dirigeants politiques dont le chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui a vanté les ambitions climatiques de son pays, et le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, chargé du Pacte vert, ou encore des hauts responsables des groupes américains Ford et Apple.
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