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Réchauffement climatique : les émissions de méthane ont augmenté fortement entre 2006 et 2017

Il ne suffit pas de limiter les émissions de dioxyde de carbone pour honorer les objectifs des accords de Paris, expliquent les auteurs de cette étude. Il faut également réduire les émissions de méthane, un gaz à puissant effet de serre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une ferme bovine dans l'Etat américain de Californie, en juin 2008. (CLAUDIUS THIRIET / BIOSPHOTO / AFP)

Les émissions mondiales de méthane ont augmenté de 9% entre 2006 et 2017, selon une étude (en anglais) publiée mercredi 15 juillet et menée par plus de 100 chercheurs internationaux sous l'égide du Global Carbon Project. Ces émissions sont pour 40% d'origine naturelle (émissions des zones humides notamment) mais environ 60% sont dues aux activités humaines.

Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre d'origine anthropique après le dioxyde de carbone (CO2), mais son effet de réchauffement est 28 fois plus important par kg que celui du CO2 sur un horizon de 100 ans. Depuis le début de l'ère industrielle, ses concentrations dans l'atmosphère ont plus que doublé et représentent désormais 23% du réchauffement climatique produit par les gaz à effet de serre.

L'élevage principale cause d'émissions humaines

L'augmentation calculée par les chercheurs (à partir des activités productrices constatées et des mesures atmosphériques) correspond à des scénarios de fort réchauffement, entre +3 et 4 °C d'ici 2100. C'est bien au-delà des objectifs de l'accord de Paris de 2015, qui veulent maintenir la hausse des températures "en-dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, en poursuivant l'action menée pour limiter l'élévation de la température à 1,5 °C". Les émissions de gaz à effet de serre devraient ainsi baisser de 7,6% annuellement, selon l'ONU.

Si on veut répondre à l'accord de Paris, il ne faut pas se contenter de limiter les émissions de dioxyde de carbone, il faut les réduire ainsi que celles de méthane.

Marielle Saunois, coordinatrice de l'étude

Marielle Saunois, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement de l'université de Versailles-Saint-Quentin, plaide donc pour une quantification plus régulière des émissions de méthane, car il s'agit seulement de la deuxième étude du type. L'idée est de réaliser le même suivi que pour le CO2, "car la diminution des émissions peut être rapidement bénéfique pour le climat", notamment en raison de sa durée de vie plus courte dans l'atmosphère que le dioxyde de carbone.

Sur la période étudiée, l'agriculture est selon les chercheurs à l'origine de la majorité des émissions liées à l'activité humaine de méthane, avec 30% issus des troupeaux d'élevage et 8% pour la culture du riz. Du côté énergie fossiles, l'exploitation du pétrole et du gaz représente 22% des émissions et l'extraction du charbon 11%. La gestion des déchets solides et liquides compte pour 18% des émissions et les feux de biomasse et de biofuel 8%, le reste des émissions étant lié aux transports et à l'industrie.

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