Climat : la demande d'énergies fossiles devrait rester "trop élevée" pour respecter les objectifs de l'ONU, selon l'AIE
Malgré le bond "phénoménal" des énergies propres, la demande d'énergies fossiles devrait rester "trop élevée" pour maintenir l'objectif climatique le plus ambitieux de l'Accord de Paris de 2015, souligne le rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), publié mardi 24 octobre. Elle pourrait faire grimper les températures moyennes mondiales d'environ 2,4°C au cours de ce siècle, alors que l'objectif était de limiter la hausse des températures moyennes mondiales à 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle.
L'AIE s'attend à ce que la demande de gaz, pétrole et charbon connaisse un pic dans la décennie. Dans son scénario basé sur des politiques actuelles, la part des combustibles fossiles dans l'approvisionnement énergétique mondial, restée depuis des décennies à environ 80%, diminuera à 73% d'ici 2030, les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) liées à l'énergie culminant d'ici 2025. "Infléchir la courbe des émissions" pour pouvoir contenir le réchauffement planétaire à 1,5°C est toujours "possible", souligne le rapport de 354 pages, mais le chemin s'annonce "très difficile", prévient l'AIE.
La conférence de Dubaï en ligne de mire
A l'horizon 2030, l'agence estime qu'il devrait y avoir dans le monde dix fois plus de véhicules électriques sur les routes qu'aujourd'hui, tandis que la part des renouvelables dans le mix électrique mondial devrait approcher de 50% (contre 30% actuellement). Mais si les investissements dans les énergies propres en hausse de 40% depuis 2020, des "politiques plus fortes sont nécessaires" pour atteindre l'objectif de réchauffement maximal de 1,5°C, ajoute toutefois l'AIEA. Elle réitère donc son appel à tripler la capacité d'énergies renouvelables d'ici 2030.
Ce document est publié à quelques semaines de négociations cruciales à la 28e Conférence sur le climat des Nations unies à Dubaï (30 novembre au 12 décembre) où l'avenir des énergies fossiles devrait donner lieu à d'âpres débats. "La transition vers une énergie propre est en cours dans le monde entier et elle est inévitable. Ce n'est pas une question de 'si', c'est juste une question de 'quand' - et le plus tôt sera le mieux pour tout le monde", a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE.
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