Baleines, éléphants, loutres... Des animaux pourraient aider à limiter le réchauffement climatique, selon une étude
Forêts, océans et zones humides sont de formidables puits de carbone aidant à limiter le réchauffement climatique, mais plusieurs types d'animaux pourraient, eux aussi, jouer un rôle-clé. Des espèces animales, en piétinant la terre, en mangeant des plantes ou d'autres animaux ou par leurs excréments, contribuent à faciliter la capture du carbone, selon une étude publiée lundi 27 mars dans la revue Nature Climate Change.
La préservation ou la restauration de seulement neuf de ces espèces – poissons marins, baleines, requins, le loup gris, le gnou, la loutre de mer, le bœuf musqué, l'éléphant de forêt d'Afrique et le bison d'Amérique – pourrait ainsi permettre la capture de 6,41 gigatonnes de dioxyde de carbone par an, estime l'étude signée par quinze scientifiques de huit pays.
Avec l'ensemble des autres mesures de réduction des émissions, cela représenterait plus de 95% de la quantité annuelle nécessaire pour atteindre l'objectif, d'ici 2100, d'éliminer 500 gigatonnes de carbone de l'atmosphère. Cet objectif maintiendrait le réchauffement climatique en dessous du seuil de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle.
"De nombreuses espèces pourraient exercer un contrôle très fort sur le cycle du carbone en provoquant des différences de 15 à 250% dans les quantités de CO2 absorbées et stockées dans les plantes et les sols, par rapport à des conditions où les animaux sont absents."
Oswald Schmitz, professeur à Yale et auteur principal de l'étudeà l'AFP
Les éléphants de la forêt du bassin du Congo, par exemple, mangent et expulsent des graines d'arbres particulièrement efficaces pour stocker le carbone et favorisent leur germination dans leurs excréments. Ils piétinent également la végétation du sous-étage pour laisser la place aux grands arbres – ceux qui stockent le plus de carbone. Leur restauration pourrait conduire à un stockage annuel supplémentaire de 13 millions de tonnes de carbone, estiment les scientifiques. Leur nombre a chuté de 86% sur les 31 dernières années. A l'inverse, leur extinction entraînerait une perte de 7% du stockage de carbone, soit 3 milliards de tonnes au total. Les plus gros contributeurs au stockage du carbone seraient les poissons, avec à eux seuls 5,5 gigatonnes annuelles.
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