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Canicule : pourquoi certains résistent-ils mieux à la chaleur ?

Alors que le mercure atteint des sommets, certains semblent s'accommoder mieux que les autres des fortes chaleurs. Franceinfo a demandé pourquoi au docteur Dominique Dupagne.

Article rédigé par Tatiana Lissitzky - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un homme se rafraîchit à l'aide d'une bouteille d'eau en pleine canicule, le 29 juin 2015. (MAXPPP)

Les températures s'envolent partout en France, les gestes du quotidien demandent davantage d'efforts. Avec la chaleur, marcher jusqu'au bureau, monter les courses au troisième étage ou affronter les embouteillages sans climatisation sont autant de tâches qui s'apparentent pour beaucoup à un parcours du combattant. D'autres, pourtant, semblent à peine souffrir de la chaleur. Pourquoi une telle injustice ? Franceinfo a posé la question à Dominique Dupagne, médecin généraliste et créateur du site médical Atoute.org.

Franceinfo : Pour quelles raisons deux personnes, à tranche d'âge et condition physique égales, supportent-elles différemment les fortes chaleurs ? 

Dominique Dupagne : Il y a une part génétique très importante. Certains sont, par exemple, des héritiers des hommes du Nord, alors que d'autres sont des héritiers des Africains. Grâce à l'évolution darwinienne et à la sélection des espèces, certains sont génétiquement façonnés pour vivre dans les pays chauds, et d'autres plutôt dans les pays froids. 

La couleur de la peau joue également un rôle considérable. La peau noire, par exemple, reçoit plus de chaleur du soleil, mais l'évacue aussi plus facilement. A l'inverse, les peaux blanches mettent plus de temps à se refroidir. C'est d'ailleurs pour cela que les Bédouins portent d'amples vêtements noirs dans le désert, qui restituent plus facilement la chaleur lorsqu'ils se reposent à l'ombre.

Un corps peut-il s'habituer à vivre dans des climats très chauds ? 

Oui, mais la marge n'est pas énorme. Tout le monde a une petite capacité d'adaptation par rapport à son héritage génétique. Néanmoins, quelqu'un qui, à l'origine, supporte mal la chaleur restera toujours gêné par des températures très élevées, même s'il vit depuis dix ans dans un pays chaud. De la même façon, un Africain qui s'installe dans un pays du Nord a tendance à se couvrir plus chaudement que le reste de la population originaire du pays. Le ressenti évolue finalement peu par rapport à la part génétique. 

Notre façon de nous alimenter et de nous hydrater joue-t-elle également un rôle ? 

Forcément ! Si vous avez l'habitude d'avoir des apports caloriques très importants lors des repas, vous supporterez moins bien les grosses chaleurs. De façon générale, la digestion donne chaud, parce qu'elle consomme de l'énergie. Donc, si, en période de canicule, vous mangez des aliments qui demandent beaucoup d'énergie pour être digérés, comme c'est le cas des protéines, vous risquez de souffrir davantage que votre collègue qui a mangé de la salade au déjeuner. Mais de toute façon, instinctivement, peu de gens ont envie de manger une grosse entrecôte lorsqu'il fait 40°C à l'ombre.

L'hydratation est elle aussi très importante, puisque le principal mécanisme que nous mettons en œuvre pour nous rafraîchir reste l'évaporation. Transpirer, c'est ce qui permet de réguler son corps à 37°C alors qu'il fait 45°C dehors. Il faut donc boire beaucoup d'eau, de préférence, et éviter l'alcool et les sodas sucrés. Et, contrairement aux idées reçues, il n'est pas nécessaire de manger du sel pour résister à la chaleur, car les pertes de sel n'interviennent que dans les premières suées. 

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