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"Là, un citoyen nous contacte via le tchat" : visite au cœur de de la première brigade numérique de la gendarmerie

À partir de mardi, il est possible de tchatter avec des cybergendarmes : basée à Rennes, la brigade numérique de la gendarmerie est officiellement lancée par le ministre de l'Intérieur.

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des "cybergendarmes" à Rennes, le 27 février 2018. (DAVID DI GIACOMO / RADIO FRANCE)

La gendarmerie se modernise et lance sa première brigade numérique. Elle est inaugurée, mardi 27 février, à Rennes, par Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur. Avec elle, il sera possible de dialoguer avec un "cybergendarme" depuis son smartphone ou son ordinateur. 

L'idée a été lancée en juillet 2017 dans le cadre de la réflexion sur la police de sécurité du quotidien (PSQ). Un jury, réuni début juillet, a sélectionné dix projets présentés par les différentes administrations en vue de cette transformation numérique. L'un de ces projets était la création d'une brigade numérique de la gendarmerie. En août, Rennes a été désigné pour accueillir cette brigade qui a des compétences nationales.

Au cœur de la toute nouvelle brigade numérique de la gendarmerie : un reportage de David Di Giacomo

"Là, on a un citoyen qui nous contacte via le tchat". Jusqu'à maintenant, Michael recevait la population dans les locaux de sa brigade de gendarmerie. Désormais, face à lui, il a plusieurs écrans d'ordinateur. La conversation s'engage sur messagerie instantanée.

De l'autre côté de l'écran, un homme signale que son pare-chocs a été enfoncé dans la nuit. "Avez-vous une photo des dégâts commis sur votre véhicule ?", lui demande le "cybergendarme" qui va ainsi "l'aiguiller vers la pré-plainte en ligne" afin de "l'accompagner jusqu'au bout de sa démarche".

Sur Facebook et Twitter

Pour entrer en contact avec Michael ou un un autre "cybergendarme", il existe deux solutions : le site internet de la gendarmerie ou les réseaux sociaux. "Sur Facebook et Twitter, nous ne répondons que par messages privés, précise le lieutenant-colonel Rémy Nollet, de la mission numérique de la gendarmerie.

Il ne s'agit surtout pas d'étaler sa vie et d'inciter les gens à étaler leur vie sur leurs profils publics.

Lieutenant-colonel Rémy Nollet

à franceinfo

Les locaux de la brigade numérique de la gendarmerie, à Rennes (Ille-et-Vilaine), en février 2018. (DAVID DI GIACOMO / FRANCEINFO)

Comme pour un site de e-commerce, à la fin de la discussion, l'usager évalue l'échange. "Plus de 80% des Français sont internautes et utilisent internet tous les jours ou presque : ils utilisent le e-commerce, les agences de voyage, leur banque ou leur assurance, indique Rémy Nollet. Cela nous paraît logique de leur proposer de nous contacter à l'heure qu'ils souhaitent, le soir, quand ils sont chez eux, sans avoir à se déplacer à la brigade de gendarmerie pour des questions, des renseignements, des conseils, de l'orientation."

Le nouveau service ne remplace pas le 17

Cette brigade 100% numérique n'a pas vocation à traiter les appels d'urgence, elle ne remplace donc pas le 17. Sa mission est de rendre service à la population. "La brigade numérique va fonctionner sept jours sur sept, 24 heures sur 24, signale le capitaine Patrice Georget. C'est du service public à part entière."

Ça peut être des questions liées à la cyber-malveillance, au recrutement, à des problèmes règlementaires sur les armes, sur les nuisances ou liés au code de la route.

Capitaine Patrice Georget

à franceinfo

Deux des priorités de cette brigade relèvent de la prévention de la radicalisation et du signalement en ligne des violences sexuelles. Les 20 gendarmes de cette toute nouvelle brigade ont suivi une formation pour savoir comment accueillir et dialoguer avec des internautes. Ils ont été sélectionnés pour leur expérience, mais aussi pour leurs qualifications professionnelles et leurs compétences linguistiques car cette brigade répond en anglais, en espagnol, en allemand et en italien. 

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