Cet article date de plus de deux ans.

Monténégro : des institutions visées par une importante cyberattaque, le Premier ministre appelle à l'aide internationale

Les systèmes informatiques de plusieurs institutions ont été "infectés", dont celui du ministère des Finances monténégrin, selon le chef du gouvernement. La France a annnoncé qu'elle apporterait son aide.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Premier ministre monténégrin, Dritan Abazovic, lors d'une cérémonie à Podgorica (Monténégro), le 13 juillet 2022.  (SHI ZHONGYU / XINHUA / AFP)

Le petit pays des Balkans ciblé par des cyberattaques. Des institutions gouvernementales du Monténégro ont été visées samedi 27 août et depuis la veille par une importante attaque informatique. Certains responsables y voient la main de la Russie, même si le Premier ministre, Dritan Abazovic, reste prudent sur l'origine de cet acte. Il s'agit de la deuxième cyberattaque en une semaine, après une première vague ayant frappé des institutions du pays, dans la foulée d'une motion de censure qui a renversé son gouvernement le 19 août.

Après avoir réuni tard vendredi le Conseil de sécurité nationale pour décider des mesures à prendre, le chef du gouvernement, qui gère les affaires courantes, ne s'est pas exprimé sur les origines de cette attaque, mais son ministre de la Défense a désigné la Russie. Moscou a ajouté en mars le Monténégro sur sa liste de "pays ennemis", après son alignement sur des sanctions de l'Union européenne contre le Kremlin en raison de son invasion de l'Ukraine en février.

Les systèmes d'électricité et d'eau en danger

"Nous n'avons pas pu faire confirmer, au conseil, par des gens compétents dans ce domaine, si un individu, un groupe ou un Etat était derrière [cette attaque], mais nous n'avons pas pu exclure cela non plus", a déclaré Dritan Abazovic en conférence de presse.

Les systèmes informatiques de plusieurs institutions ont été "infectés", dont celui du ministère des Finances, a-t-il ajouté. Plusieurs médias, citant un "briefing informel" pour la presse locale à l'Agence de sécurité nationale (ANB), affirment samedi que l'attaque est dirigée par "plusieurs services russes". Selon la même source, "toutes les infrastructures essentielles" sont en danger, notamment les systèmes d'électricité et d'approvisionnement en eau.

"Le Monténégro adressera une demande aux partenaires internationaux pour recevoir une aide d'experts afin de recouvrer éventuellement des données récupérées dans cette attaque et pour prévenir des attaques à l'avenir", a également précisé le Premier ministre.

Le ministre de la Fonction publique, Maras Dukaj, a dit samedi qu'il s'agissait de "l'attaque de la plus grande intensité" à avoir été commise dans ce pays de 620 000 habitants. Mais "grâce aux mesures rapides, il n'y a pas eu de dégâts durables pour les infrastructures informatiques", a-t-il tweeté. Maras Dukaj avait assuré samedi soir que "les comptes des citoyens et des entreprises, tout comme leurs données, (n'étaient) pas menacés".

La France a rapidement promis son aide. "Le gouvernement français (...) met à disposition l'Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d'Information pour assurer une mission de soutien et d'assistance à la détection, l'analyse et la remédiation de cybersécurité", ont déclaré à l'AFP le ministre délégué en charge de la Transition numérique et des Télécommunications, Jean-Noël Barrot et la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.