: Vidéo Taxe Gafa : "En tout état de cause, il y aura une taxation" des géants du numérique en 2020, "la France a tenu bon", affirme Bruno Le Maire
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, invité de franceinfo lundi 27 janvier 2020.
La France a proposé à Davos de suspendre pour 2020 le paiement des acomptes dus au titre de la taxe Gafa (pour Google, Apple, Facebook, Amazon), en échange de la négociation d'un accord plus global sur la taxation du numérique entre tous les pays développés. "En tout état de cause, il y aura une taxation" des géants du numérique en 2020, "la France a tenu bon", a affirmé Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, lundi 27 janvier sur franceinfo.
Un "report" mais pas "un retrait"
L'idée d'un impôt sur les "Gafa" divise les États-Unis et les pays européens, notamment la France qui s'est dotée de sa propre taxe en juillet dernier, s'attirant les foudres de Washington qui menace de riposter par des droits de douane. "Les plus grandes entreprises du numérique paieront une taxe en 2020, comme elles l'ont fait en 2019", a insisté le ministre. Quitte à déclencher une guerre commerciale avec les États-Unis ? "Mais c'est ce que nous avons voulu éviter, la guerre commerciale n'est dans l'intérêt de personne", a répondu Bruno Le Maire. "Soit nous arrivons à un accord international, parce que nous avons accepté de repousser la perception de cette taxe à la fin de l'année pour laisser sa chance à la négociation, et dans ce cas-là nous pourrons remplacer la taxe nationale par la taxe internationale, soit il y a un échec des négociations, c'est toujours possible, et dans ce cas-là, les entreprises numériques qui sont dans le champ de notre taxe nationale seront taxées comme cela a toujours été prévu", a assuré le ministre de l'Économie.
Plusieurs millions d'euros en jeu
Le report de la perception de cette taxe du 15 avril au 15 décembre 2020 n'est, selon lui, "ni" un "retrait", "ni" une "suspension". "C'est notre fermeté qui a payé. Notre fermeté parce que nous avons mis en place une taxe nationale qui a fait bouger les Américains, notre fermeté en disant qu'il n'était pas question de retirer la taxe. La seule avancée que nous sommes prêts à faire, c'est de dire : on va laisser le temps à la négociation" qui se déroule à l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique).
Interrogé sur le montant de la taxe perçue en 2019, Bruno Le Maire a répondu : "Je ne peux pas vous donner le chiffre exact mais ce sont plusieurs centaines de millions d'euros, donc c'est une taxe qui rapporte et qui est efficace."
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