L'Union européenne ouvre une enquête visant TikTok pour de possibles manquements en matière de protection des mineurs

L'enquête doit notamment déterminer si la plateforme chinoise protège suffisamment les mineurs face aux contenus inappropriés et aux effets addictifs ou négatifs pour la santé mentale.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le logo de TikTok devant un drapeau de l'Union européenne (image d'illustration). (DURSUN AYDEMIR / ANADOLU AGENCY / AFP)

Bruxelles hausse le ton. L'Union européenne a annoncé, lundi 19 février, l'ouverture d'une enquête visant le réseau social TikTok, pour déterminer si la plateforme chinoise a manqué à ses obligations en matière de protection des utilisateurs mineurs et de transparence, imposées par le réglement sur les services numériques (DSA).

Cette "procédure formelle" va notamment tenter de déterminer si TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, en fait assez pour limiter les possibles effets négatifs sur la santé mentale de ses utilisateurs mineurs. La plateforme est régulièrement accusée d'enfermer les utilisateurs dans des spirales de contenus négatifs, voire dangereux, via son algorithme de recommandation.

L'enquête va également évaluer si la plateforme "assure un niveau élevé de vie privée, sûreté et sécurité" pour ces mêmes utilisateurs, ainsi que "la transparence de la publicité" et "l'accès aux données pour les chercheurs", explique l'UE dans un communiqué. "En tant que plateforme touchant des millions d'enfants et d'adolescents, TikTok a un rôle particulier à jouer dans la protection des mineurs en ligne", qui est "l'une des grandes priorités du DSA", a déclaré le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.

X est déjà dans le viseur de Bruxelles

La plateforme s'est défendue, via un porte-parole, en soulignant que "TikTok a été le premier à proposer des fonctionnalités et des paramètres destinés à protéger les adolescents et à empêcher les moins de 13 ans d'accéder à la plateforme" et que "l'ensemble du secteur" était confronté à ces questions. "Nous continuerons à travailler avec des experts et l'industrie pour assurer la sécurité des jeunes sur TikTok et nous nous réjouissons d'avoir maintenant l'occasion d'expliquer ce travail en détail à la Commission [européenne]", a ajouté l'entreprise, qui revendique plus de 134 millions d'utilisateurs mensuels dans l'UE.

Le DSA, entré pleinement en vigueur samedi 17 février, impose des obligations à l'ensemble des plateformes en ligne pour mieux protéger les utilisateurs contre les contenus illégaux. Les contrevenants s'exposent à de lourdes amendes (jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial), voire à une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

C'est la deuxième procédure de ce type visant un réseau social dans le cadre de nouvelles règles européennes du DSA, après l'enquête contre X (ex-Twitter) ouverte en décembre pour des soupçons de manquements en matière de lutte contre la désinformation, la circulation d'images violentes ou les incitations à la haine. "L'ouverture d'une procédure formelle d'infraction ne préjuge pas de son issue", souligne la Commission européenne, et aucune limite de durée n'est fixée pour ce type d'enquêtes.

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