Pour protéger du tourisme de masse les sites prisés sur Instagram, WWF invente une géolocalisation fictive
Le succès d'Instagram contribue à mettre en lumière des sites ou des lieux jusqu'alors ignorés du tourisme de masse, au grand dam parfois des riverains ou des défenseurs de l'environnement.
"#selfie, #vacances, #nofilter, #backpacker #détruirelaplanète." Immortaliser un paysage de rêve, se placer devant l'objectif, lunettes de soleil sur le nez et moue sexy, avant de partager le tout sur Instagram… Ce geste devenu si commun peut avoir des conséquences sur le tourisme et sur l'environnement, avertit le WWF, lundi 15 juillet. Profitant des vacances d'été, l'ONG lance une campagne pour protéger les sites naturels grâce à une localisation fictive.
Au lieu d'indiquer, via la géolocalisation proposée par Instagram (la fonction "ajouter un lieu"), qu'il est dans telle crique ou sur telle plage de Méditerranée, l'utilisateur pourra désormais inscrire la mention "I Protect Nature" ("je protège la nature", en français). Cette localisation correspond au siège du WWF France, près de Paris.
Cette opération vise à "sensibiliser les 'instagrameurs' à la protection des sites naturels et, à travers eux, le plus large public possible au sujet".
Un tourisme qui peut être dévastateur
L'ONG est partie du constat que "la géolocalisation sur Instagram des lieux préservés met en péril la biodiversité". Si elle permet de "partager des paysages idylliques, éloignés des sentiers battus", elle a son revers : "l'arrivée soudaine d'un tourisme de masse". Avec la pollution qui va avec. Dans le viseur notamment de l'ONG : les bouteilles et emballages en plastique laissés après le passage des touristes.
Le succès d'Instagram contribue à mettre des coups de projecteur sur des sites ou des lieux jusqu'alors ignorés du tourisme de masse, au grand dam parfois des riverains ou de défenseurs de l'environnement.
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