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Vidéo Querelle de clocher autour d'une chapelle/cabaret dans le Béarn

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Oeil du 20h 11 mai 2023 bis
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Au pied des Pyrénées, dans le Béarn… un village: sa fontaine, ses 2 églises, et désormais son cabaret, installé dans la chapelle romane du 11e siècle. C'est la curiosité qui cristallise toutes les tensions dans cette commune où s’est rendu l’Oeil du 20 heures.

A une heure de route de Pau… Le village de Laàs, ou plutôt la “Principauté”, autoproclamée par le maire. Avec panneau et guérite de douanier… le folklore annonce la couleur: ici, c’est un peu un autre monde. 

Jacques Pédehontaa, maire depuis 40 ans, n’en finit pas de vouloir faire parler de son village. C'est même sa marque de fabrique: des cadeaux envoyés à Elizabeth II, une visite au Pape, un projet de champ de cannabis thérapeutique… Sa dernière idée en date: transformer les deux églises du village. L’une en escape game, un jeu de piste, l’autre, qui n’accueille plus de messe, en cabaret.

Des ossements retrouvés

Et c’est chose faite: le lieu vient d’ouvrir après des mois de travaux et de tension avec certains habitants.Comme Marie-Luce Cazamayou. Cette enfant du village, amoureuse du patrimoine, a vu rouge lorsque les pelleteuses ont remué la terre du cimetière pour creuser la fosse sceptique du cabaret.

"Il ont excavé cet espace qui appartient au cimetière et dans cette terre, sont apparus beaucoup d'ossements, comme des tibias dont le maire nous a dit qu'il s'agissait d'os de poulet qu'on s'était amusé à aller placer! Ce sont des ossements humains qui ont été deterrés!', raconte-t-elle la native de Laàs.

Le maire a fini par reconnaître qu’il s’agissait d’ossements humains. Lors du conseil municipal le mois dernier, il évoque même pour résoudre le problème “la création d’un ossuaire”: “les petits os trouvés y ont été déposés” dit-il.

Autre point noir pour les opposants: le coût de ces chantiers. Plus d’1 million 300 000 euros, financés à moitié par un emprunt de la mairie.  L’investissement est colossal pour un village de 140 habitants.

C’est ce qui inquiète Jean-Pierre Biensan, conseiller municipal, et son entourage…"Avant d'amortir un truc comme ça on sera tous morts!"  s'agace-t-il. "Tout cet investissement ne crée aucun emploi pour le village", renchérit son épouse Line Biensan, membre du collectif "Bien vivre à Laas". Leur voisin Alain Hustaix ajoute: "Pourtant il nous a promis une boulangerie, une maison médicale... des effets d'annonce!". 

La commune condamnée par la justice

Pour réclamer plus de transparence, ils ont saisi le tribunal administratif qui a condamné le maire à fournir les documents budgétaires liés à la réhabilitation des églises.La chapelle/cabaret est désormais louée à la directrice d’une troupe de danseuses et rapporte 500 euros par mois à la commune. Le maire, lui, balaie les accusations et assure que tout est légal: "J'ai fait un petit peu de rétention pour leur donner quelques documents que j'avais pas envie de leur donner". Quant au coût du projet il répond: "l'argent n'est pas important, l'argent est fait pour faire des choses magnifiques". 

Pour le maire, l’église désacralisée, serait tombée en ruines sans ce projet. Une partie des habitants ne l’entend pas de cette oreille et envisage de saisir la justice pour faire invalider les comptes de la commune.

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