Une ONG américaine accuse Facebook de créer involontairement des contenus extrémistes
Selon le National Whistleblowers Center, les groupes jihadistes Etat islamique et Al-Qaïda étaient "ouvertement" actifs sur le réseau social, dont les systèmes automatiques n'identifient pas toujours tous les contenus problématiques.
Facebook de nouveau pointé du doigt. Les systèmes automatiques du réseau social génèrent des contenus à destination de groupes liés au terrorisme, que les algorithmes ne reconnaissent pas comme tels, a affirmé l'ONG américaine National Whistleblowers Center, spécialisée dans les lanceurs d'alerte, jeudi 9 mai.
Cette organisation a étudié pendant cinq mois les pages Facebook de 3 000 utilisateurs qui avaient "aimé" ou étaient liés à des organisations considérées comme terroristes par les autorités américaines. D'après le National Whistleblowers Center, les groupes jihadistes Etat islamique et Al-Qaïda étaient "ouvertement" actifs sur le réseau, dont les systèmes automatiques n'identifient pas toujours tous les contenus problématiques.
Les algorithmes peuvent ainsi créer automatiquement des contenus, comme par exemple les petits montages "souvenirs" qui reprennent des publications des groupes en question. Pour l'ONG, Facebook crée alors sans le vouloir des contenus extrémistes, qu'il s'attache pourtant à chasser de sa plateforme. Le réseau social "promeut des contenus (de ce type) via sa technologie", assure le National Whistleblowers Center.
Les efforts de Facebook pour chasser (les contenus liés au) terrorisme sont faibles et inefficaces.
L'ONG américaine National Whistleblowers Center
La National Whistleblowers Center dit avoir déposé une plainte auprès du gendarme américain de la Bourse, la SEC, au nom d'un "lanceur d'alerte" ayant requis l'anonymat.
Interrogé par l'AFP, Facebook a affirmé qu'il "supprimait" les contenus assimilables à du "terrorisme" à un "rythme bien plus élevé qu'il y a encore deux ans". Comme il le fait régulièrement savoir, le groupe a affirmé qu'il ne prétendait pas débusquer tous les contenus litigieux, mais qu'il faisait de son mieux.
Facebook a supprimé la semaine dernière les comptes et contenus liés à plusieurs figures d'extrême droite américaine, comme Alex Jones, ou de l'antisémitisme, comme Louis Farrakhan.
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