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Comptes d'influenceurs fermés par Meta : un collectif demande "une réglementation pour mieux encadrer l'activité des influenceurs"

Meta, la maison-mère de Facebook, a annoncé supprimer une série de comptes d'influenceurs. Pour l'avocat du collectif d'Aide aux victimes des influenceurs, le gouvernement doit mieux réglementer cette activité.  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les réseaux sociaux de Marc et Nade Blata ont été fermé par Meta, la maison-mère Facebook. (FRED DUGIT / MAXPPP)

"On attend de la part de Bercy une réglementation qui va permettre de mieux encadrer l'activité des influenceurs", a indiqué vendredi sur franceinfo Me Jocelyn Ziegler, avocat du collectif d’Aide aux victimes d’influenceurs. Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, a annoncé ce vendredi 27 janvier la suppression d'une série de comptes d'influenceurs suivis par des millions de personnes, dont ceux du couple Marc et Nadé Blata, visé par une action collective pour une vaste arnaque présumée.

Jocelyn Ziegler espère également "une coopération" avec les autorités de Dubaï notamment, car "même Dubaï commence à en avoir marre de ces influenceurs qui mettent en avant des arnaques". L'avocat n'exclut pas par ailleurs d'"attaquer aussi Meta" pour une décision prise "trop tardivement".

franceinfo : Que faut-il faire pour mieux encadrer l'activité des influenceurs ?

Jocelyn Ziegler : Nous avons besoin que cela avance sur trois têtes, c'est-à-dire au niveau juridique, au niveau des réseaux sociaux, mais également au niveau législatif. Il faut qu'il y ait enfin une vraie définition du mot influenceur et qu'il y ait une réglementation qui encadre mieux tous ces réseaux sociaux. Aujourd'hui, il semblerait que les influenceurs ne connaissent pas vraiment la réglementation, donc ils ne savent même pas eux-mêmes s'ils sont en faute ou pas. On peut considérer que c'est une zone grise, une zone de non-droit, où on va créer justement du droit avec de la jurisprudence. Les arnaques ont toujours existé, mais pas de ce type, ce phénomène dans lequel on va inciter à faire confiance parce qu'on a énormément d'influence, énormément de followers. L'arnaque, grâce aux réseaux sociaux, on commence à peine à en comprendre la réalité.

Est-ce que vous constatez une forme d'hypocrisie des plateformes ?

Aujourd'hui, avec le collectif, on se pose la question : pourquoi cette décision intervient aussi tardivement. Une des raisons de la décision de Meta, c'est parce que cela draine énormément de contenu et du coup, cela ramène énormément de personnes. Peut-être que le collectif va nous mandater pour attaquer aussi Meta parce qu'ils ont pris une décision trop tardivement.

Est-ce que c'est un phénomène que l'on peut mesurer ?

C'est un phénomène que la société ne mesure pas, mais que le gouvernement commence à mesurer. On attend quelque chose de la part de Bercy qui va proposer une réglementation qui va permettre de mieux encadrer l'activité des influenceurs qui travaillent pour des sociétés, ou qui travaillent pour eux-mêmes en tant qu'autoentrepreneurs, qui travaillent avec les réseaux sociaux qui doivent mieux mettre en avant les réglementations. Quand ils vendent des produits, qu'ils marquent en avant comme quoi, c'est de la publicité promotionnelle, ou alors qu'il faut telle ou telle réglementation pour faire du trading par exemple.

En termes de droit, comment peut-on mieux réglementer quand cela se passe à Dubaï par exemple ?

Les réglementations existent déjà. Maintenant, il faut appliquer cette réglementation. Il ne faut pas que l'influenceur qui habite à Dubaï se croie intouchable. Je pense qu'il y aura vraiment un vrai travail de coopération entre les autorités juridiques. Les autorités juridiques françaises vont travailler avec les Émirats, avec Dubaï directement. Même Dubaï commence à en avoir marre de ces influenceurs qui mettent en avant des arnaques. Donc, forcément, il y aura une coopération. Je suis convaincu d'ailleurs que les autorités vont coopérer et que le procureur de la République va également saisir l'autorité juridique à Dubaï.

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