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Comment Facebook voit clair dans votre "je"

Grâce aux mathématiques, le réseau social explore votre personnalité, découvrant certaines parcelles de votre intimité. Et ce n'est qu'un début.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Votre personnalité a de moins en moins de secrets pour les réseaux sociaux. (JUAN MABROMATA / AFP)

"Connais-toi toi-même." Ou plutôt, compte sur Facebook pour te comprendre mieux que tu ne le peux. Le réseau social a fait sien le précepte philosophique de Socrate et l'applique à ses 1,2 milliard d'abonnés. Grâce à la recherche mathématique, il est aujourd'hui capable d'analyser votre activité sur son site et d'en tirer des conclusions perspicaces sur votre personnalité. Et ce n'est qu'un début.

Va sur Facebook, je te dirai si ton couple va durer 

Le réseau social peut deviner avec qui vous êtes en couple et surtout prédire si votre relation amoureuse va durer. Le tout à l'aide d'une formule mathématique, un algorithme mis au point par un universitaire américain et un ingénieur de Facebook. Le blog Bits du New York Times (en anglais) se fait l'écho de leurs travaux, publiés jeudi 24 octobre (PDF en anglais)

Pour définir ce modèle mathématique, les scientifiques ont choisi, au hasard, 1,3 million d'abonnés, âgés de plus de 20 ans, ayant entre 50 et 2 000 "amis" et faisant mention d'un conjoint dans leur profil. Et ils ont analysé les 8,6 milliards de liens entre ces abonnés.

Six fois sur dix, l'algorithme a réussi à identifier le conjoint d'un utilisateur parmi ses "amis". Sur Facebook, "le conjoint est un pont entre les différents groupes sociaux d'une personne", explique Jon Kleinberg. Et lorsque l'algorithme s'est trompé, c'était souvent le signe d'un couple en difficulté. 

Les chercheurs se sont ensuite intéressés aux cercles d'"amis" d'un couple, c'est-à-dire au nombre de ces personnes qu'ils ont en commun et à l'importance des interactions entre eux. Ce qu'ils appellent la "dispersion".

Résultat : un couple dont les cercles d'"amis" sont peu liés les uns aux autres a 50% de chances en plus de rompre dans les deux prochains mois, par rapport à un couple ayant des cercles très liés entre eux.

Va sur Facebook, je te dirai qui tu es

Facebook en apprend aussi beaucoup sur vous grâce aux clics que vous effectuez sur ses boutons "J'aime". Et là encore, ce sont des algorithmes qui révèlent votre personnalité. Ils ont été élaborés par des chercheurs de l’université britannique de Cambridge, rapporte Verge (en anglais), qui cite une étude parue en mars dans une revue de science américaine (en anglais).

Des modèles mathématiques très efficaces, testés sur un échatillon de 8 000 Américains. Ils déterminent, dans 88 % des cas, la sexualité, font la distinction entre Noirs et Blancs à 95 % et identifient chrétiens et musulmans à 82%, précise Slate. Ils permettent d'extrapoler d'autres informations : si vous êtes homosexuel ou hétérosexuel, enfant de divorcés ou encore consommateur de drogue. Le tout grâce aux seuls "like" sur des pages ou des messages partagés sur Facebook.

Etes-vous calme ou émotif, libéral ou conservateur, organisé ou désordonné, réservé ou extraverti, crédule ou méfiant ? Un site, You are what you like ("vous êtes ce que vous aimez"), permet à chacun de mettre à l'épreuve les talents de déduction de Facebook.

Va sur Facebook, je pénétrerai tes pensées

Facebook veut mettre au point une intelligence artificielle capable de traiter des données à la manière de votre cerveau pour saisir vos intentions et vos émotions derrière les mots que vous publiez. Comme Microsoft ou Google, le géant américain investit dans la technologie du "deep learning", l'"apprentissage en profondeur", explique Wired (en anglais), qui mentionne un article de la MIT Technology Review (en anglais) de septembre. 

S'il parvient à reproduire le fonctionnement de vos neurones, Facebook imagine prédire ce que vous avez envie de voir et vous proposera ainsi un fil d'actualité plus personnalisé avec des contenus - notamment publicitaires - encore plus ciblés.

Les chercheurs de Google X ont, eux, déjà créé un immense réseau de neurones artificiels, composé de 16 000 processeurs, racontait en juin 2012 Le journal du geek. Ce cerveau a pu reconnaître et regrouper des images de chats parmi près de 10 millions de vidéos YouTube.

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