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Des chercheurs font appel à "vos pouces" pour comprendre le langage des réseaux sociaux

L'opération "Vos pouces pour la science" vise à recueillir des conversations tenues sur les réseaux sociaux afin de les analyser.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Un groupe d'adolescents avec leur téléphone portable, à Thonville (Moselle), le 8 février 2017. (MAXPPP)

La science s'intéresse à vos conversations numériques. Des chercheurs ont lancé lundi 10 avril sur le site http://www.vospouces.org/ un appel aux usagers des réseaux sociaux afin d'étudier les évolutions du langage au cours des dernières années.

L'opération "Vos pouces pour la science" vise à recueillir des conversations tenues sur Facebook, WhatsApp, Viber, Telegram ou Skype, explique dans un communiqué l'Université catholique de Louvain (Belgique), qui pilote le projet.

"Cette langue a ses propres règles qu'il s'agit de comprendre"

"Nous voulons étudier le langage qui transite via les réseaux sociaux afin de voir à quel point nous développons de nouvelles compétences", explique Louise-Amélie Cougnon, chargée de recherche à l'UCL.

"Quand on parle des écrits numériques, on parle souvent d'incompétence, disant que les jeunes écrivent de plus en plus mal", poursuit cette spécialiste du langage internet. "Mais on a observé que les jeunes et moins jeunes ont développé une pluricompétence: ils savent jongler entre une écriture normée et une langue avec laquelle on joue, où l'on remplace des lettres par des chiffres ou des émoticônes. Cette langue a ses propres règles qu'il s'agit de comprendre".

Entre 5 000 et 10 000 participants attendus

Des chercheurs en sociolinguistique, psychologie, sociologie et langage de plusieurs pays francophones (Belgique, France, Suisse, Québec) participent à ce projet financé par le Fonds belge de la recherche scientifique et la société de développement personnel Moodwalk, en partenariat avec l'université Montpellier 3 et l'université Rennes 2.

Les données seront "anonymisées" avant d'être exploitées, précise l'université : un logiciel remplacera tous les noms, prénoms, adresses, numéros de téléphones ou numéros de carte. Les chercheurs comptent recruter 5 000 à 10 000 participants jusqu'au 7 mai 2017. L'analyse des données devrait prendre deux ans.

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