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Les portables fêtent leurs 40 ans : retour sur une épopée sans fil

Pour l'anniversaire du premier coup de fil passé avec un téléphone mobile, francetv info revient sur les évolutions de ce gadget devenu indispensable. 

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Linda Billhymer, cadre de Motorola, présente un téléphone du groupe en 1994, à Las Vegas (Nevada).  (STR NEW / REUTERS )

"Allo, Joel ? C’est Martin. Devine d’où je t’appelle ?" Ce coup de fil (dont la retranscription n'est que supputation) passé le 3 avril 1973 à New York a changé nos vies. Devant le combiné de cet appareil expérimental, le premier capable de téléphoner sans être directement raccordé à la ligne par un fil, se trouve Martin Cooper, à la tête d’une équipe de chercheurs employés par Motorola. 

En quarante ans, la prouesse est entrée dans le quotidien. Alors que 43% des Français se disent accros à leur téléphone portable, francetv info revient sur l'épopée de ce défi technologique devenu extension de nos corps surconnectés. 

1Le Motorola DynaTAC 8000 X (1973-1983), la "brique"

Dix ans se sont écoulés du prototype à la commercialisation. En 1983, le DynaTAC de Motorola, surnommé  "la brique" pour des raisons évidentes (il pèse près d’un kilo et mesure 25 cm de long) s'échange contre 3 995 dollars. A ce prix, il reste un privilège réservé aux élites, comme en témoigne le film Wall Street d'Oliver Stone, dont l'action se déroule en 1985. Dans Wall Street 2, sorti en 2010, le téléphone géant utilisé par Michael Douglas se fait gentiment chambrer.

 

L'ingénieur américain Martin Cooper pose avec le Motorola DynaTAC, premier téléphone portable à vocation commerciale, le 20 octobre 2009, à Oviedo, en Espagne.  (ELOY ALONSO / REUTERS  )

2 Les vrais-faux portables (1984-1992)

 

Le Mobira Talkman de Nokia est sorti en 1984. Il n'est pas tout à fait portable (en dépit de sa poignée), mais est mobile, notamment parce qu'il se transporte facilement en voiture.  (NOKIA.COM )

Le Mobira Talkman de Nokia (1984), le HotLine par Ericsson (1988), le Bag Phone de Motorola (1992), le Mobiltelefon C1 de Siemens (1985) etc. Avant de faire tenir le portable dans la poche, les constructeurs ont commencé par le faire rentrer dans une voiture. Ainsi, le Mobira Talkman est davantage un "transportable" qu'un portable, d'autant plus qu'il se recharge sur l'allume-cigare. La légende (Wikipédia, ndlr) dit que les Bag Phones sont si robustes qu'ils fonctionnent encore aujourd'hui. 

3 Le Mobira et les premiers mobiles qui tiennent (vraiment) dans la main (1987)

Le président de Nokia Siemens Networks, Olli-Pekka Kallasvuo, brandit un Mobira, premier modèle portable du groupe finlandais, lors d'une présentation à Las Vegas, le 8 janvier 2010.  (ROBYN BECK / AFP)

A partir de 1987, les téléphones mobiles les plus performants abandonnent leur dimension de ghetto-blaster pour tenir dans une main (humaine). Le finlandais Nokia crée la surprise sur ce marché naissant avec ses produits de la gamme Mobira, à la pointe, comme le Cityman. Motorola n'est pas en reste et sort dès 1989 son MicroTAC, le "téléphone de poche" : près de 23 cm de long ouvert pour 350 grammes. Avec ce modèle, la marque s'impose comme leader dans le domaine de la miniaturisation, note le New York Times (en anglais) en 1990. A l'époque, il faut débourser 3 000 dollars pour se le procurer. 

4Le Bi-Bop, parenthèse "made in France" (1992)

"Vous allez pouvoir faire du shopping, téléphone à la main. C’est nouveau, ça vient de sortir", prévient Henri Sanier, qui présente alors le journal de 13 heures de France 2. De quoi ? Le Bi-Bop, premier téléphone mobile français. Il coûte 1 890 francs (+ abonnement de 54,50 francs) et permet de téléphoner en ville, à condition de se trouver à moins de 200 mètres d’une borne. Dans un numéro rétrospectif de 2012, Libération revient sur ce drôle de progrès.

A l’époque, le quotidien avait comparé cinq modèles à la pointe signés Nokia, Motorola ou encore Siemens. Le EGT-Ericsson présenté donne le ton : à plus de 14 000 francs et 7 heures d’autonomie dont une de communication, il offre un argument de poids : il est léger. 

5IBM Simon, le téléphone (presque) intelligent (1994)

Le premier smartphone voit le jour en 1994 aux Etats-Unis. Il permet non seulement de passer des coups de fil, mais aussi de recevoir des e-mails et des fax. Son petit nom : Simon, ou plus précisément Simon Personal Communicator. Agenda, calendrier, calculatrice… il est doté d'un écran tactile, sur lequel on peut écrire à l'aide d'un stylet.

6Toujours plus petits, toujours plus accessibles (1995-2000)

A la fin des années 1990, la norme GSM, mise au point dans les années 80, est adoptée dans la plupart des pays du monde. Dès 1994, Nokia revendique la fabrication du premier portable capable d'envoyer et de recevoir des SMS. En quelques années, l'accessoire devient indispensable. 

Une hôtesse montre des téléphones Alcatel lors de l'ouverture d'un salon de la téléphonie, le 7 octobre 1999, à Genève (Suisse).  (MARTIAL TREZZINI / KEYSTONE)

De l'époque, on retiendra surtout le forfait Ola. Ce téléphone pop, qui se décline en couleurs, a été conçu par Alcatel. Il est la vitrine des offres Itineris dès 1996, date à laquelle l'heure de communication coûte 165 francs par mois. Sorti la même année, le Motorola StarTAC avec sa taille mini et son clapet s'impose comme le comble du chic. A tel point que la marque d'appareils vintage française Lëkki a décidé en 2012 d'en sortir une édition limitée de 50 exemplaires remis au goût du jour, rapporte le site du magazine GQ.

Quelques années plus tard, le 3310 de Nokia devient la star des cours des récré. De 2000 à 2005, il s'en est vendu 126 millions. Son point fort : une solidité à toute épreuve.  

7L'ère du "freestyle" (2000-2005)

Plus fins, plus design, mieux dotés en mégapixels (les téléphones portables font désormais office d'appareils photos), mieux équiper pour emmagasiner du MP3, clavier coulissant, alphanumérique, écran tactile etc. Au début des années 2000, les constructeurs redoublent d'imagination pour vendre leurs bijoux high-tech, pas toujours convaincants.  

Le N-Gage de Nokia, sorti en 2003.  (AP / SIPA / NOKIA)

8Le BlackBerry, le téléphone des "pros"  (de 2001 à nos jours)

La société canadienne RIM se lance dans la téléphonie en 2001. Avec sa gamme Pearl en 2005, le challenger se fait un nom parmi les géants du marché. Grâce à son système d'exploitation propre, BlackBerry OS, il lance l'ère des smartphones et s'impose chez les professionnels et les gens en costume en général.

Le président américain, Barack Obama, utilise son BlackBerry, en visite avec ses filles dans la ville d'Arlington (Virginie), le 24 novembre 2012.  (SAUL LOEB / AFP)

Depuis deux ans, la marque connaît toutefois sa traversée du désert, note 01net qui évoque la "honte" des utilisateurs américains. 

9iPhone vs Samsung, les meilleurs ennemis (de 2007 à nos jours)

Avec son écran de 480 pixels et sa large surface tactile, l'iPhone d'Apple révolutionne la téléphonie en 2007. Fini les mini-portables, vive les applications. En 2012, la marque revendiquait la vente de 45,8 millions d'iPhone en un seul trimestre.

En dépit de ces résultats vertigineux, Apple est descendu sur la deuxième marche du podium, doublé par Samsung en 2012. Depuis 2009 et le lancement du Galaxy coréen, les deux marques se livrent une bataille commerciale mais aussi judiciaire sans merci. A elles seules, elles ont vendu la moitié des 700 millions de smartphones écoulés à travers le monde en 2012, note le Journal du geek.

Depuis plusieurs années, Apple et Samsung mènent une guerre judiciaire sur la question des brevets, s'accusant mutuellement de plagiat.  (DAMIEN MEYER / AFP)

10Le téléphone de demain

Pourquoi par la "smartwatch" ? A moins que vous préfériez la télépathie ? Une chose est sûre, l'homme n'a pas fini de dire "allo ?"

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